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BLOGOSPHÉRIQUES
musique et culture
avec
LYNDA RENÉE
Bonjour à vous,
Depuis toujours le monde
des arts me passionne. J'ai déjà joué
plusieurs instruments, chanté et je joue du djembé.
J'ai étudié en psycho-sociologie de la communication
et je suis toujours fascinée par la créativité
des artistes que Montréal nous donne la chance de découvrir.
Je serai heureuse de vous
partager mes impressions des spectacles en tout genres auxquels
j'assisterai et espérant que cela vous inspirera et
vous stimulera à participer à la fabuleuse vie
culturelle de Montréal.
C'est
à nouveau le festival des Francofolies 2014, l'événement
par excellence dont la mission est de promouvoir la chanson
d'expression française, de favoriser sa diffusion et
de stimuler la circulation des artistes de toute la francophonie.
On y découvre chaque année de nouveaux artistes,
on retrouve des artistes connus, des artistes de l'heure tout
comme des figures montantes. Il offre des spectacles gratuits
et payants.
Et
je me suis rendue à L'Astral ce vendredi pour voir
et entendre les étudiants de l'Ecole nationale de la
chanson. Ce furent deux heures de pur bonheur et je vous invite
à découvrir ces jeunes auteurs compositeurs-interprètes
qui en sont au début de leur carrière musicale
et ça promet.
CORNEILLE
-- UNE CORNUCOPIA
Corneille,
de son vrai nom Cornelius Nyungura, revient nous visiter à
l'occasion des Francofolies. Les fans étaient nombreux
pour le revoir et entendre les chansons de son dernier CD,
Du Nord au Sud, sorti en novembre dernier. Accompagné
de cinq musiciens et deux choristes, sa musique faite de plusieurs
rythmes de hip-hop, soul, R&B, pop, rap et reggae invite
à la fête, et son entrée en scène
fracassante est acclamée par un auditoire majoritairement
féminin qui dansait et le saluait de cris de joie. On
a entendu à plusieurs reprises des "Je t'aime, Corneille"
et il va sans dire, celui-ci a une grande place dans le coeur
des Québécois.
Dans cet
album, il évoque l'Afrique à laquelle il doit
une partie de son identité et il parle de son désir
de revoir le Rwanda, ce pays malgré tout cher à
son coeur et il parle désormais de pardon. Dans ses pièces
encore toutes 'neuves,' il parle d'amour, d'espoir, de guerre
et il a su déclencher l'enthousiasme général
avec la pièce "Beaux," extraite de son CD.
Il nous demande "Est-ce qu'il y a ici qui vivent des amours
nébuleuses, floues, ambigues?" Pour ceux-là,
je vous chante "Tu mérites mieux" et on le
chante avec lui cette invitation à vivre quelque chose
de beau, de vrai comme il l'est lui-même.
Un moment fort de la soirée fut celui où il est
rejoint par son amie Nadja qui a chanté avec lui la pièce
"Au bord du lac" ainsi que le duo accompagné
de ses deux choristes et du piano.
En fin de
spectacle il a interprété "Tout ce que tu
pourras" et "Parce qu'on vient de loin" et la
fluidité avec laquelle il passe un message rempli d'espoir
et de vie. Il nous donne envie de transformer les absurdités
de la vie et d'être aussi résilient qu'il arrive
à l'être, celui qui n'a plus à craindre
d'être jamais "Seul au monde."
Chanceux,
oui, on l'était vendredi soir à l'Astral
De découvrir la cohorte 2013-2014 de l'Ecole nationale
de la chanson de Granby. Avec Luc de La Rochellière comme
présentateur et artiste invité, j'ai découvert
Jonathan Harnois, Rebecca Leclerc, Marie-Claudel Chénard,
Kyra Shaughnessy, Charlène Blanchette et Thomas Argouin,
Pierre Guitard, Dominique Breault, Véronique Bilodeau,
Catherine
Brunet, Alexandre Gendron et Sandy Grenier.
Ils ont
chanté avec Luc de la Rochellière, la superbe
"Sauvez mon âme" et ce fut à Marie-Claude
Chénard de nous livrer sa cure contre la peur, cette
bête noire qui nous gruge par en-dedans, et oui, il faut
la prendre par surprise, ce qui fut fait pour notre plus grand
plaisir.
Semblables à des Michel-Ange qui à chaque coup
de marteau libère un peu plus le trésor scupltural,
ils nous ont interprété leurs compositions qui
ont de quoi rendre fières les artisans de la chanson
d'ici. La chimie entre eux rendait le tout énergique
et puissant et ceux qui nourrissent des doutes quant à
l'avenir de la langue française mise en chansons pourraient
retrouver la foi à l'écoute de leurs interprétations
vibrantes et combien originales.
L'Ecole
nationale de la chanson fêtait ses 15 ans cette année
et c'est par ailleurs la seule école francophone de chansons
au monde et comme elle se trouve à Granby et hors du
Quartier des spectacles, elle bénéficie de moins
de support que l'Ecole nationale de Théâtre par
exemple. On y enseigne des matières précises à
des élèves triés sur le volet, 14 par année.
Des artistes jouissant d'une grande popularité y ont
fait leurs classes dont Lisa LeBlanc, Damien Robitaille, Salomée
Leclerc.
Ils ont les pieds sur terre ces jeunes qui se donnent corps
et âme pour nous partager leur passion et talent et si
leurs voix réunies sont irrésistibles, chacun
d'eux fera son chemin bien à lui et on a le goût
de les suivre dans les chemins que leur engagement inconditionnel
tracera pour eux et pour un public ravi qui les ont ovationné
debout lors de cette superbe soirée.
_____________________________________
19
JUIN-
PIERRE RICHARD - TOUT EN TENDRESSE ET EN POESIE
Les films qui nous l'ont fait connaître continuent de
provoquer les éclats de rires et avant son entrée
en scène, on a pu voir des scènes historiques
des films La Chèvre, Le Grand blond avec la chaussure
noire, Le Distrait et autres. Au début
de sa carrière, on lui a dit qu'il était d'abord
et avant tout un personnage plus qu'un acteur, ce qu'il reconnaît
lui-même. Il nous a fait faire le tour de sa vie seul
en scène et il nous révèle ceux qu'il a
considérés comme acteurs exceptionnels, son "pote",
Gérard Depardieu évidemment et une femme dans
le film Alexandre de Bienheureux qui avait pleuré
d'imaginer les enfants qui s'en vont à la guerre. Elle
était une 'vraie' actrice sans le savoir.
Il nous partage certaines anecdotes de tournages avec un vieux
copain, Gérard Depardieu qui arrivait généralement
un peu rond et pour se déculpabiliser, il promettait
de devenir sobre et en guise de consolation il buvait (sic),
qui fait que l'on craignait moins les lendemains de "cuites"
que les lendemains de promesses de sobriété. On
assiste avec nostalgie à une scène où l'on
voit la chute de reins de Mireille D'Arc et lui béat
d'admiration autant dans son rôle que dans la réalité
de ce moment.
Comme ses films continuent d'être diffusés, il
raconte que chaque fois que des gens voient "La Chèvre",
on lui demande...Mais qu'est-ce qui s'est passé? Ah!
je sais pas . . . ça
s'est passé durant la nuit? Ben, 40 ans se sont passées,
abruti.
Même s'il est encore un bon vivant, il dit qu'on se porterait
mieux si le temps devenait 'bègue,' que les secondes
se mettaient à hésiter et si on pouvait lui faire
un croc-en-jambe au 'satané temps' qui passe trop vite.
Il se dégage de lui une urgence de vivre cette vie qui
nous demande de la saisir au vol, avec ses risques et ses promesses.
Pierre Richard, cette légende vivante va célébrer
ses 80 ans au mois d'août prochain et il a eu droit à
une ovation debout d'un auditoire de tous âges tellement
son humour se veut universel et indémodable.
21
MARS-
CARLA BRUNI - TOUT EN DOUCEUR
On
ne savait plus si on la verrait tellement il y a eu de changements
et d'annulations de dates et finalement le concert prévu
le 22 avril fut devancé d'une journée, soit le
21 avril et s'est déroulé à la salle du
Théâtre Maisonneuve dans une ambiance plus intimiste
que la salle Wilfrid Pelletier originalement prévu.
Sa
voix si singulière a rempli la salle avant qu'elle ne
traverse l'écran ne laissant voir que son ombre. Elle
a interprété quelques chansons nouvelles de son
album Little French Songs pour revenir avec ses plus grands
succès qui ont fait sa renommée en 2002. Accompagnée
de ses deux musiciens, elle se disait heureuse et émue
de venir chanter pour nous, public Montréalais.
Elle nous a enveloppé de sa voix si délicieusement
engageante que même lorsqu'elle parle, on se sent bercé
par son timbre et le thème de l'amour qui revient sous
toutes ses formes, à la fois joyeuse et nostalgique.
Elle a tenu à rendre hommage à celle qu'elle qualifie
de grande dame de la chanson française, Barbara dont
elle a chanté "Si la photo est bonne" et ce
fut une agréable surprise d'entendre en italien "Douce
France" de Charles Trenet qu'elle raconte avoir découvert
lorsqu'elle était petite.
En parlant de sa bretelle qui menaçait de tomber en plein
concert, elle nous a fait rire et le ton de la soirée
était teinté d'une fragilité plus que charmante.
Du même ton, elle nous a averti en démarrant son
métronome qui l'accompagnait pour interpréter
la chanson mignonne Le pingouin.
Elle a chanté la chanson dédié à
son époux , Nicolas Sarkozi "Mon Raymond" en
admettant être parfois trop émue vu la présence
de ce dernier dans la salle.
Le concert de 90 minutes s'est terminé sur la chanson
"Prière," offerte en rappel d'un public qui
s'est levé pour l'applaudir chaleureusement.
20
FEV.-
Adib: droit au coeur
Tout
au long de son spectacle Adib
nous le dit de différentes façons -- pourquoi
ne pas s'aimer? Se dégage de ses propos une brise de
tendresse, de compassion et pour une fois il s'agit de faire
la promotion des belles émotions plutôt que de
trouver un tête de
turc sur qui jeter son dévolu. Dés le début,
on rit aux éclats et ce spectacle aura en plus le mérite
de balayer la morosité, d'inspirer et de mettre de bonne
humeur.
Il se présente Arabe, né au Maroc ainsi que sa
mère qui le met en garde d'acheter une auto d'un Arabe.
"Fais attention aux Arabes, ce sont de bons vendeurs et
après tu seras pu capable de la vendre . . . .ben là
vous le savez pourquoi je suis pas capable de vendre la mienne.
Il raconte qu'avez sa tête affro, il arrive que des étrangers
lui passent la main dans les cheveux . . . .Hé c'est
doux tes cheveux. Ouais, ben là . . . c'est parce que
c'est MA tête, gardez-vous une p'tite gêne.
Il parle des défendeurs du français et nous dit
qu'au lieu de les voir comme des nazis de la langue française
pourquoi ne pas leur octroyer le titre de Casques bleus de l'orthographe.
Sa parodie d'une conversation de filles 'bitch' au sujet de
Lady Gaga est trop drôle. Par ailleurs, il nous invite
aussi à la tolérance en conduisant. . . Pourquoi
faire un doigt d'honneur à quelqu'un qui te coupe? Ça
ne fait qu'envenimer un climat déjà suffisamment
tendu sur les routes.
Et quand deux gars veulent se battre, si on les compare à
ceux qui veulent faire l'amour ce serait aux premiers de se
trouver une chambre. On vas-tu chez toi ou chez moi? Il dénonce
aussi le fait que dès qu'on dit à quelqu'un "Je
t'aime" même s'il s'agit d'un enfant . . .ce dernier
se fait traiter de tapette . . . comme si amour égale
sexe ou homosexualité. Depuis le temps que les hommes
cherchent juste à se battre -- Maintenant qu'il y en
a qui veulent s'aimer, laissez-les donc faire.
Et il parle du temps qui a précédé la technologie
où on pouvait céder moins vite à nos impulsions
dévastatrices. Si tu dois aller au bureau de poste, écrire
sur du papier, acheter un timbre ou deux; .tu vas y penser deux
fois avant d'écrire des insultes car c'est facile de
le faire aujourd'hui tout en se cachant sous un pseudonyme.
La mise en scène est de Martin Matte et il poursuivra
sa tournée à travers le Québec sur http://www.adibalkhalidey.com/
01
FEV.-
Dorothy Rhau adore "Vivre Icitte"
Samedi
soir, à l'occasion de l'ouverture du mois consacré
à l'histoire des Noirs, Dorothy a eu une façon
originale de nous accueillir dans son nouveau spectacle "100%
Cacao - Vivre Icitte." Elle est descendue de la scène,
a déambulé autour des tables et nous a montré
avec tout son être à quel point elle était
heureuse qu'on soit tous là. Nous étions nombreux
et impatients de la voir et de l'entendre dans certains personnages
qu'on
connaît déjà dont Mémère Radotte
savoureuse comme peu de grand-mères et la charmante Cougar,
croqueuse d'hommes dans la vingtaine, les seuls pouvant satisfaire
son insatiable appétit sexuel.
Elle nous a rappelé nos premières années
d'école, les crayons Prismacolor, l'embarras vécu
par les choix vestimentaires non négociables ainsi que
les convictions religieuses de sa mère, le plastique
qui avait définitivement la cote dans la maison non seulement
sur ses livres mais sur les meubles. Elle nous a servi plein
de nouveaux personnages hauts en couleurs dont sa cousine de
Montréal-Nord assez sage pour savoir prendre ce que les
hommes ont à lui offrir -- Deux valent mieux qu'un --
et en profite pour remercier les Arables "Grâce à
vous, j'ai trouvé un logement."
En fin de soirée, elle a incarné un authentique
'preacher' qui nous a invité chaleureusement dans son
église à y faire des dons le plus généreux
possibles.
Elle a su bien s'entourer par entre autres, l'humoriste François
Massicotte, qui prie ses enfants Noirs de bien vouloir danser
comme des Blancs pour cesser d'intimider les autres. Le chanteur
Gardy Fury et la DJ Sandy Duperval ont su créer une super
ambiance avant et pendant le spectacle d'une durée de
plus de deux heures.
Quel plaisir également de découvrir l'humour débridé
des gars qui font l'émission Les jeudis de 16 heures
à Télé-Québec, Jocelyn Lebeau et
Martin Proulx. C'est fou ce que ces gars-là peuvent faire
avec pour tout attirail deux micros et des perruques. En plus
ils arrivent à se moquer de leur productrice et amie
Julie Snyder -- Tiens-toi, l'audace est de rigueur.
Dorothy sait redonner de la fierté aux Noirs, du genre
qui leur appartient sans avoir à le réclamer sur
le dos des injustices qui sont choses du passé. L'humoriste
qui célèbres ses 40 ans cette année a aussi
mentionné que ce mois souligne aussi un grand fait historique
: les 400 ans d'esclavage. Quelle géniale intro - y'a
rien de trop beau.
2013
27
DEC.-
Pour oublier le froid de l'hiver, offrez-vous la Mélodie
du Bonheur
Tirée
d'une histoire vraie, la Mélodie du Bonheur continue
d'enchanter des millions de spectateurs à travers le
monde et j'ai assisté à la présentation
de ce magnifique spectacle.
Cela m'a donné l'occasion de découvrir et redécouvrir
des artistes de grand talent. L'histoire insuffle un vent d'optimisme
car ce récit qui tient du miracle a permis que toute
une famille aie la vie sauve grâce à l'amour de
la musique.
Le spectacle a été créé en 2010
pour Le Festival Juste pour rire et mis en scène par
Denise Filiatrault et reprend du service pour notre plus grand
bonheur.
Le tout débute peu avant la Seconde Guerre mondiale en
Autriche au moment du rattachement de l'Autriche à l'Allemagne.
Maria est une jeune femme qui s'apprête à devenir
religieuse et son couvent l'envoie en tant que gouvernante des
sept enfants d'un veuf, le capitaine Georg Ritter von Trapp.
Peu à peu, elle devient l'amie et confidente des enfants
et se sent troublée face à sa vocation qui fait
qu'elle les quittera momentanément, mais ce ne sera que
pour mieux revenir et faire face à son destin. Le capitaine
de son côté remet aussi en question son intention
d'épouser une baronne dans le but de trouver une mère
pour ses enfants. Cette brève séparation leur
a permis de se rendre compte de leur attachement l'un pour l'autre
et ils s'avoueront leur amour.
Pendant ce temps, les leçons de chant de Maria donnera
de si bons résultats que la famille participera à
un concours de chants qui se tiendra à Salzbourg. Ce
délai leur sauvera la vie étant donné le
délai qui leur sera accordé. Le capitaine est
sommé de se présenter afin de reprendre du service
dans la marine. A la fin du spectacle, la famille parvient à
se cacher à l'abbaye et s'enfuira vers la Suisse en passant
par les montagnes.
J'ai été absolument séduite par les performances
de Catherine B. Lavoie dans le rôle de Maria et Yves Soutière
qui tient le rôle du capitaine, au total, il y aura une
vingtaine d'artistes sur scène. Denise Filliatrault dit
qu'elle ne peut changer quoi que ce soit à l'histoire
étant donné qu'elle est vraie et suffisamment
extraordinaire. Elle a dû trouver d'autres enfants étant
donné que les voix des jeunes garçons changent
rapidement. Chacun d'eux avait de quoi enchanter nos yeux et
nos oreilles en cette soirée glaciale, du lendemain de
Noël et le jeu de ces derniers dont la plus jeune est âgée
de six ans était tout à fait éblouissant.
Ce spectacle aura lieu au Théâtre St-Denis jusqu'au
5 janvier et je ne peux que vous le recommander chaleureusement.
27
NOV.-
On se raconte à coeur ouvert
Quand
les artistes deviennent conférenciers.
Malgré
la première tempête de neige de l'hiver, la salle
était pleine pour écouter différents
conférenciers dont le but était de nous partager
leurs découvertes, stratégies et percées
vers une vie plus heureuse, épanouissante.
L'animateur de la soirée était Manuel Tadros,
désopilant, lorsqu'il nous partageait des anecdotes de
son quotidien. L'histoire de ses bulbes de daliah a fait la
preuve que vingt petites minutes requises pour les planter peut
donner lieu à des résultats fabuleux. J'y ai vu
une autre preuve de la générosité de la
terre, de la vie pour peu qu'on fasse l'effort de mettre dans
le terreau approprié les idées qu'on pourrait
facilement banaliser.
J'ai été particulièrement touchée
par le cheminement d'acteur de Normand D'Amours dont le père
a subi l'amputation des jambes alors que sa mère le portait.
Parmi les autres conférenciers, j'ai été
aussi stimulée par ceux et celles dont le parcours de
vie les a amenés parfois par des chemins bien sinueux
vers la communication et la motivation. Pour arriver à
nous rejoindre, ils nous parlent avec leur coeur, avec le courage
qu'ils se sont découvert à affronter les aléas
de la vie. Ils avaient tous en commun d'avoir dû repenser
leur vie, se donner d'autres valeurs, conscients qu'on doit
parfois faire des deuils pour en ressortir, plus forts, plus
vrais.
Avec eux, on porte un nouveau regard sur notre vie, on fait
attention aux mots qu'on utilise dans notre quotidien, à
notre discours intérieur autant face à ce qu'on
consomme plus ou moins consciemment, aux images qu'on entretient,
aux rêves qu'on nourrit avec plus ou moins d'ardeur, aux
déceptions dont on retient un apprentissage pour vivre
plus que jamais au présent. En quelques minutes, ces
hommes et ces femmes ont ranimé la flamme en nous pour
tenir bon et se donner le droit de croire que le meilleur est
à venir.
J'ai découvert Benoît Tanguay qui nous parle d'agir
pour réussir, Chantal Tardif dont le Salon
Vivre en Solo est de plus en plus populaire, Carol Boucher,
un scientifique qui s'est allégé pour vivre pleinement
sa vie, drôle et profond à la fois, Normand Lootzak
, un des artisans du concept La Voix du succès, Bernard
Nadeau coiffé de la toc du chef pour nous livrer sa recette
du bonheur, Marie-Josée Kingsley, passionnée et
amoureuse des gens dont le livre Vivre au-delà d'ici
nous invite à un rendez-vous avec l'intemporel.
Si vous désirez à nouveau vous abreuver à
de superbes personnes et énergies, on pourra entendre
d'autres artistes de la parole à la Voix du Succès
qui aura lieu au Palace de Laval les 16, 17 et 18 décembre
prochain.
16
NOV.-
CIRKOPOLIS - Le corps est un pays de merveilles
Déjà
20 ans que Le cirque Eloize existe et pour les célébrer
ainsi que les 50 ans de la Place des Arts ils nous offrent leur
9e création. Cirkopolis inspiré des films "Métropolis"
(1926) et "Brazil" (1985). La direction artistique
est de Jeannot Painchaud qui collabore avec co-metteur-en-scène,
l'enfant terrible Dave St-Pierre. On y retrouve cette fois un
heureux mélange des arts du cirque, de la danse et du
théâtre où les douze acrobates s'en donnent
à coeur joie pour faire ressortir la force de vie triomphante
sur l'abrutissement du travail en usine.
Le tout débute dans une ambiance glauque et sinistre
d'une ville où un homme pose des étampes sur des
feuilles les uns après les autres et d'autres le rejoignent
marchant dans le même sens et soudain à contre-courant.
Il fait un clin d'oeil
au très célèbre spectacle "Joe"
(Oeuvre de Jean-Pierre Perreault) où les danseurs se
suivaient au pas tels les soldats d'une armée invisible.
L'employé d'usine est un homme vêtu comme dans
les années 20-30, de vêtements gris comme les murs
de la ville, de l'usine où il travaille.
Au fond de la scène, on projette des images en trois
dimensions d'engrenages, d'une ville remplie de gratte-ciels
où les humains peinent à se reconnaître.
On y voit ensuite un superbe solo d'une jeune femme dansant
dans un cercle au son d'une musique magnifique. Elle vient briser
la monotonie dans sa robe rouge qui lui donne l'air d'une fleur
déambulant dans l'air libre, où tout est possible.
La circularité de sa roue si libre, si légère
flottant presque dans les airs fait obstacle à la linéarité
d'une vie sans horizons.
Un numéro coup de coeur est celui de l'homme se glissant
dans un porte-manteau cherchant à séduire une
femme invisible dont la robe suspendue vole encore au vent de
ses invitations à danser, à l'étreindre,
à l'embrasser. La prestation des acrobates dans la roue
allemande est également éblouissante. C'est un
spectacle à voir et à revoir.
Le Cirque Eloize se produira à la salle Maisonneuve jusqu'au
au 7 décembre.
12
OCTOBRE - La
Belle au bois dormant version moderne
Les
Grands Ballets débutent leur saison avec une vision modernisée
de La Belle au bois dormant. Mats Ek a été inspiré
à cette version en croisant une jeune narcomane dans un parc
en Suisse. Il s'est mis à imaginer qu'à chaque fois qu'elle
se piquait elle s'endormait pour 100 ans.
Avec
la musique de Tchaïkovski sous la direction de Florian Zimmen,
30 danseurs ont empli une scène épurée à l'atmosphère ténébreuse
et on découvre une Aurore rebelle dans la peau d'une étudiante,
blouse blanche et jupe plissée, fille de parents bourgeois,
auxquels elle cherche à échapper.
Le
sommeil de la belle originale est cette fois-ci provoquée par
l'héroïne et lui attirera un amoureux tout aussi porteur d'illusion,
Carabosse qui au départ lui sert un rêve bien séduisant. Les
nombreux danseurs tous vêtus de façon conventionnel sont à l'image
du collectif happés par le piège de la conformité presque inévitable.
Moins
sombre que je l'anticipais car les quatre fées aux costumes
flamboyants représentant le rubis, l'or, l'émeraude,
l'argent et constituent son véritable sauvetage car elles
lui transmettront à la naissance les qualités
pouvant lui permettre de renaître à nouveau. Elle
pourrait sortir du sommeil dans lequel elle est plongée
depuis
un siècle. Elle fera la rencontre d'un autre amour qui
lui aussi l'amènera dans une vie qui se révélera
finalement tout aussi conventionnelle que celle d'où
elle origine.
Je
suis sortie éblouie par le spectacle de 30 danseurs donnant
une brillante performance dont les mouvements savent exprimer
un vocabulaire complexe et riche comme l'est celui des contes
où noirceur et lumière se croisent à force égale. On contemple
les nombreux paradoxes de la quête de l'âme obligée de tout
risquer pour échapper à l'anéantissement. La belle au bois
dormant de Mats Ek au Théâtre Maisonneuve jusqu'au 26 octobre.
08
OCTOBRE - FRANÇOIS
MASSICOTTE - Meilleur que jamais
François
Massicotte présentait hier soir au Théâtre
St-Denis son nouveau spectacle "Jugez-moi" et d'entrée
de jeu, les nombreux rires fusaient de toutes parts et c'est
avec la
plus grande aisance qu'il nous a partagé des aspects
intimes de sa vie de famille et les défis qu'il a rencontrés
au cours des dernières années.
Il a vécu un décollement de la rétine et
comme si un oeil n'étais pas assez, les deux y ont passé
et il s'est retrouvé à passer l'été
avec des cottons dans les yeux qui le rendaient pratiquement
aveugle. Ses proches l'ont amené aux glissades d'eau
et il expliquait qu'il connaît maintenant par coeur les
tounes des Back Street Boys
dont c'était la fête cette journée-là
car quand on perd un sens, les autres prennent le relai.
Il a ajouté "Comme on sait pas l'avenir, ça
me fait vraiment plaisir de vous voir ce soir et j'ai
le goût d'en profiter."
Lui et sa conjointe vivent maintenant dans une résidence
de type inter-générationnel avec leur belle-mère
dont la voix rauque typique d'une fumeuse ne les empêche
pas de l'apprécier. Il dit même "Ah! je pensais
que j'aimerais pas ça mais dans le fond, elle
jase avec ma blonde, je peux écouter le hockey tranquille
et en plus, elle garde les enfants que j'équipe d'un
détecteur de fumée."
Il raconte un voyage où il fallait faire particulièrement
d'efforts en marchant pour conserver ses "gougounes"
qui s'enfonçaient et disparaissaient dans la boue. Une
fois rendue à destination, il aperçoit de l'autre
côté de la rivière des touristes qui eux,
ayant pris un autre chemin, savouraient un Margarita dans le
confort le plus total et qui lui ont crié "Fais
attention de pas absorber la chute, Mr. Spongetowel."
Il s'avoue hyper-consommateur et a acheté le dernier
cris des BBQ qui chauffe tellement qu'il fait augmenter la température
dans le quartier et que sa spatule en fond avant qu'il ait pu
retourner ses boulettes.
Avant de se retrouver dans leur nouvelle maison, il a dû
vendre l'autre et comme on le sait, pour faciliter la vente
, il fallait faire des ménages de fous à chaque
visite et pour couper court, il lui arrivait de cacher les jouets
de ses enfants dans des endroits saugrenus comme le micro-onde
ou le four qui fait que parfois, il l'oubliait et oups . . .
les odeurs de plastique chauffés embaûmaient l'atmosphère.
Il nous a partagé son intérêt pour la nouvelle
télé-série "La Commission Charbonneau"
qui est pas mal bonne et dans le fond, qui ici peut se déclarer
complètement, totalement honnête, levez la main?
. . . et oups . . . 1 ou 2 mains se sont levées. Les
stylos que vous avez, les avez-vous tous payés? Et pis,
ça vous arrive pas de pas tout déclarer dans
votre rapport d'impôt? Et est-ce que vous vous êtes-vous
déjà stationné dans un stationnement pour
handicapés quand vous en trouvez pas d'autre et il nous
a offert un performance désopilante dudit handicap si
on l'obligeait à en faire la preuve.
Il a aussi parlé de son désir de "dé-techonogisier"
ses enfants qui paniquaient dans le bois car ils perdaient leur
connection Internet. Moi, quand j'étais jeune et qu'on
voulait voir nos chums, on sortait dans la rue, ils étaient
là, on passait pas nos journées à se texter.
Et quand le souper était prêt, notre mère
sortait et nous criait "Venez
souper, la voix d'une mère ça s'entend à
5 kilomètres."
Ce fut une soirée où on apprend à rire
des changements qu'on a pas toujours souhaités et du
fait que le bonheur peut se trouver là où on s'y
attendrait le moins.
Il se produira au Théâtre St-Denis les 10 et 11
octobre et vous pourrez voir les dates de sa tournée
sur son site www.françoismassicotte.com
26
SEPTEMBER - LUC
LANGEVIN - Maître de l'illusion
C'est
dans un décor rappelant les récits de Jules Verne
que Luc Langevin nous a invité dans son univers multi-dimensionnel.
La salle était rempli d'un public de tous âges
et les ombres
de la scène ajoutaient une ambiance invitant au silence
et à l'observation la plus attentive. La musique solennelle
et originale a contribué à nous faire basculer
dans son monde, celui où il parle de la physique quantique,
des mathématiques, matières de
prédilection ayant précédé et préparé
son saut vers la magie.
On l'a vu à maintes reprises lors d'émissions
télévisées et c'est en passant au travers
d'un écran qu'il se présente à nous. Il
a la générosité de nous faire découvrir
que son premier tour s'est passé par le jeu de notre
inconscient sur lequel il a semé des réponses
à ses questions. Il demande au hasard qui est né
le 6 mars, nomme des dates d'autres anniversaires et arrive
toujours à faire apparaître le nom des dites personnes
déjà écrits dans son jeu de carte qui,
nous l'apprenons a constitué son premier calendrier.
Sa passion des mathématiques et des lois de la physique
se ressent tout au long du spectacle. Il fait venir sur scène
un spectateur qui lui laissera ses clés, son téléphone
cellulaire et un billet de 20$. Comment se fait-il que sans
qu'il se déplace, le tout se retrouve en peu de temps
dans une boule scellée dans les mains d'un autre spectateur
au fond de la salle?
Tous ses numéros sont époustoufflants et un spectateur
né en 1956 verra que tous les chiffres inscrits sur son
tableau en s'additionnant que ce soit à la verticale
ou à l'horizontale ainsi qu'en diagonal totalisent 56.
Egalement, il arrive à faire tenir en équilibre
une chaise, un cadre, une patère, un chevalet ainsi que
lui-même. On retient notre souffle comme pour participer
à ce tour d'adresse faisant la preuve qu'il est en plus
un équilibriste.
Il invite plus tard un enfant de 8 ans et il s'amusera à
faire apparaître des boules dans ses mains, sa bouche
et lui en donnera une en cadeau lui rappelant de croire en ses
rêves et que tout est possible si on fait les efforts
pour les réaliser.
Comme si ce n'était pas assez, il ajoute une touche d'humour
à son spectacle et nous fait croire que parfois le numéro
aurait pu être "moins réussi à cause
de petites informations lui ayant échappé"
- Ben, voyons donc!
Nul doute que Luc Langevin n'a pas fini de nous émerveiller
et qu'on continuera d'entendre parler de lui ici et ailleurs.
28
SEPTEMBER - DOMINIC
ET MARTIN– C'est la faute aux leggings
La
soirée a commencé sur un train d'enfer. Trois
lettres pour un seul mot qui dit tout -- FOU -- et c'est parti
pour une soirée où les rires se succèdent
en une telle quantité qu'on ne peut dire si c'est aux
secondes, demi-secondes. Ils se lancent et relancent sur le
thème de la folie au quotidien pour le meilleur et pour
le pire.
Qui
ne s'est pas senti fou dans sa vie, fou d'amour et prêt
à tout pour se sentir vivre libéré de la
raison? C'est une soirée où on la perd joyeusement
et où on n'a surtout pas envie de la retrouver.
On y découvre toute la gamme des folies --lorsqu'on se
parle tout seul à ces objets qui refusent de coopérer,
"Vas-tu rouvrir maudi . . . poignée de porte."
Tout y passe, la théorie de la conspiration.
McCartney,
qui est remplacé par un sosie et puis tiens, quel serait
notre délire favori si on était juste nous deux
(avec nos blondes évidemment) et qu'on puisse tout faire?
Martin se permettrait de faire des montagnes de
frites au point de recouvrir un stationnement et Dominic hérite
des répliques les plus audacieuses.
Le délire sur l'époque médiévale
était aussi palpitant. Finalement, y'avait juste une
toune joué par les ménestrels dans le temps et
"Tu parles d'une idée de se promener avec des genoux
de métal, c'était ben normal qu'ils se ramassent
avec plein de rouille, l'arthrite et surtout et que dire de
la commande au MacDonald en vieux français qui était
des plus savoureuses."
Dominic a ensuite fait la preuve que la danse lui donne des
ailes et qu'on ne peut qu'applaudir quand il décide d'y
aller à fond. Et de revenir sur la réparation
de son œil par Lebeau, une petite injection et Hop, c'est
réglé!
Et ça a bien changé car quand nous on était
jeune, il suffisait d'entendre le "Hey" de notre père
pour figer sur place. Nos enfants, ils font un "rap"
avec le mot et on comprend que c'est de plus en plus jeune qu'ils
osent répondre, "Allez . . . toi, tu t'en vas à
la garderie."
Ensuite, l'invention des "leggings" sert à
supporter la théorie du complot.
Ben
oui, comme les leggins sont tellement extensibles (et chic existentiel),
on peut manger tant qu'on veut et on s'en aperçoit pas.
C'est comme ça qu'ls nous ont, qu'ils nous tiennent.
Avec
déjà 20 ans d'expérience sur les planches
à nous dérider, ce quatrième show était
leur meilleur à date. Pour la finale, ils ont repris
des personnages connus dans d'autres shows et ce n'en était
pas moins savoureux.
Un coup de chapeau à Guy Jodoin pour les textes et la
mise en scène ainsi qu'aux protagonistes eux-mêmes
ainsi qu'à Rémi Parent.
Le tout s'est terminé avec une ovation debout et ils
poursuivront leur tournée à travers le Québec,
Granby, Brossard, Ste-Thérèse et Ste-Marie-de-Beauce.
Les dates se retrouvent sur leur site www.dominicetmartin.com
Les
spectacles de Deva Premal, Miten et le Guru Ganeshaband se sont
déroulés à l'Olympia de Montréal.
Il y avait salle comble le samedi soir et nul doute, ils étaient
très attendus car le lendemain ils offraient une deuxième
performance tout aussi achalandée. Leur visite nous a
donné de vivre une descente intérieure profondément
ressourçante.
L'ambiance ne ressemblait aucunement à la plupart des
spectacles musicaux étant donné la découverte
et retrouvaille pour plusieurs de celle qui a popularisé
les chants mantriques, dont le caractère noble est l'équivalent
d'un voyage au pays de la méditation chantée.
En première partie, le Guru Ganeshaband nous mettait
au parfum de cette plongée au cœur de la musique
sacrée et ils étaient accompagnés d'une
chanteuse indienne Paloma Devi, dont la voix exquise fait partie
intégrante du groupe. Elle chante en solo, duo et ses
chants sont toujours empreints d'une connection à la
dimension divine. Egalement, j'ai découvert Hans Christian,
un joueur de violoncelle, qui se produit depuis plus de 25 ans.
Et pourtant il a l'air si jeune, a une telle fraîcheur
et possède la maîtrise de ses nombreuses années
d'expérience.
Les musiciens dont le groupe d'âge oscillent entre la
vingtaine et la cinquantaine se fondaient tout à fait
à la fois dans l'énergie puissante d'un groupe
dont la musique nous faisait danser, chanter et méditer
à la fois dépendant de notre désir ou ouverture.
En
deuxième partie, on a accueilli avec une joie palpable
et enthousiaste l'arrivée de Deva Premal, son conjoint
le guitariste Miten et le joueur de flûte népalais
-- Manose.
Depuis
1991, Deva Premal et Miten font des tournées dans le
monde qui rassemblent de plus en plus de spectateurs impatients
de se retrouver connectés à la source de leur
musique. Il est rare qu'on puisse sentir une telle unité
dans la salle de celle qui nous suggère de ne pas applaudir
afin de ne pas dissiper l'énergie. Elle nous invite même
à chanter avec eux et c'est parfois comme si on formait
un seul cœur. On pourrait les qualifier d'architectes des
chants sacrés car on sent une structure harmonieuse supportant
les élans du cœur et de l'âme que permettent
d'atteindre l'écoute et pratique de leur chants.
Ses albums The Essence, Love is Space et Embrace
l'ont rendu célèbre en peu de temps et furent
suivis de beaucoup d'autres tellement ils répondent à
une soif d'amour et permettent d'apprivoiser l'accès
à des espaces sacrés en nous et autour de nous.
Ces événements étaient produits par le
réseau Voxpopuli, dont la mission est de vulgariser pour
un vaste auditoire les différents courants de pensée
de la croissance personnelle.
Le
tout nouveau spectacle d'André Sauvé intitulé
simplement "Etre" nous donne le plaisir de le retrouver
après un an d'absence. Il semble s'être ressourcé
profondément pour
nous offrir près de deux heures d'un joyeux délire
qui fait surgir un rire aux dix secondes.
Son personnage dont l'angoisse frôle la folie se pose
encore toutes les questions qui le
déconnectent justement de son être et on assiste
à ses joyeux dérapages en dehors de la réalité.
Lui qui décide d'aller prendre des vacances avec vue
sur la mer se demande une fois rendu comment il fera pour arriver
à relaxer et se met à fustiger la mer qu'il s'est
pourtant offert dans un forfait tout compris.
Tel que prévu, il se jette volontiers dans un chaos qui
nous ferait bien pleurer s'il n'avait les mots et la mimique
propres à provoquer nos rires de son discours intérieur
où il s'en prend à la fois à la mer, aux
oiseaux, à cette difficulté d'être au moment
présent. Elle est si mince la ligne où ce satané
cerveau arrive à occuper le moment présent, toujours
à se balader du passé . . . .vers le futur. Ah!
zut, je pensais bien l'avoir attrappé et tiens, aussitôt
fait, il me glisse des mains.
Cherchant à échapper à son délire,
la timidité dont est affublé son personnage l'amène
aussi dans des échanges farfelus lors de rencontres de
réseautage d'où il sort
humilié au regard de ceux auxquels il s'expose avec un
maximum de maladresse.
Telle la panthère rose dont l'honnêteté
profonde se révèle son plus grand atout, il sort
vainqueur de cette quête où il parvient à
s'abandonner. La finale est une magnifique
réconciliation où il arrive enfin à être
libre et heureux tel un arbre solidement ancré dans le
réel dont les feuilles qui tombent avec un simple tic,
n'en continue pas moins de respirer dans l'instant présent,
l'ultime réalité.
15
JUILLET - Le
Mondo Ado
Les
animateurs de la soirée étaient Jean-Marie Corbeil
et Nabina Ben Youssef, le spectacle de près de deux heures
a été une agréable surprise. Celui-ci a
été conçu et écrit par Pierre Ségivny
qui a travaillé bénévolement pour les aider
à monter ce spectacle.
Ils
étaient huit dans la 5e salle de la PDA ce dimanche et
ils ont foncé avec tout leur courage et enthousiasme
avec comme objectif de nous faire rire en partageant leurs défis
d'adolescents et ils l'ont fait de brillante façon.
De la gauche vers la droite, on a découvert Emile Bilodeau,
François-Luc Saint-Gelais,
Maude Lachance, Guillaume Roy-Grondin, Philippe Toulouse, Cédric
Deslile, Bénédicte Nadeau et Nicolas Bellemare.
Guillaume Roy-Grondin a parlé de sexualité avec
la collaboration de François-Luc Saint-Gelais, Bénédicte
Nadeau a parlé du racisme qu'elle a comparé aux
McDonard qui se trouvent dans tous les pays et qu'elle a toujours
du mal à digérer. Maude a accompli la prouesse
de rester légère en abordant l'intimidation à
l'école. Tous les tabous y sont passés, l'obésité
y compris.
Ce spectacle gagnerait à être répété
dans les écoles et peut assurément contribuer
à donner un élan à des jeunes désirant
canaliser leur énergie et dépasser les frustrations
inhérentes à l'adolescence. Le rire est une médecine
à la portée de tous et permet de redonner du sens
à la vie peu importe les défis auxquels on est
exposé. Ils seront assurément de bons communicateurs
de cette forme d'art où les Québécois triomphent.
Mes coups de coeur vont pour Bénédicte Nadeau
et Nicolas Bellemare qui sont arrivés sur scène
littérallement enflammés et sont arrivés
à nous faire rire tout en rejoignant notre coeur. Un
gros bravo!
11
JUILLET - DIE
MOBILES - ou la version
moderne des ombres chinoises
Sur
le thème de la chanson Paris s'éveille, les artistes
venus de Cologne en Allemagne nous amènent en voyage
et on fera le tour du monde sans se lever de sa chaise. La trame
sonore est tout aussi choisie et séduisante qu'ils le
sont dès qu'ils passent de l'autre côté
pour devenir un univers en perpétuelle mouvance au quart
de seconde.
On a déjà vu des spectacles à partir d'ombres
chinoises et Die Mobiles insuffle plus que jamais du merveilleux
dans ce concept où les corps tout en fluidité
suffisent sans l'ombre d'un doute. Le rythme avec lequel ils
construisent les différentes images nous laisse béat
d'admiration devant le récit du quotidien d'un couple,
de leur enfant qui grandit, la pratique de piano, et le bain
est plus qu'original quand un plongeur en sort et nous invite
à surfer sur la vague.
S'il s'agissait d'un film, ce serait en fait plusieurs courts
métrages et l'effet de surprise perpétuel crée
par la beauté de ces sculptures humaines fait de nous
des enfants contents, satisfaits, n'aspirant à rien d'autre
qu'à d'autres histoires dont l'enchaînement logique
est bien superflu.
Se servant des perspectives, les athlètes changent de
taille et deviennent tour à tour des animaux, des objets,
des symboles tels la statue de la liberté, des kangourous,
des autruches et deviennent à nouveau des hommes.
Comme le langage par les images est universel, le spectacle
pourrait s'adresser à la population de tous les pays
et pour nous rejoindici au Canada, on a eu droit à des
scènes où les bûcherons se promenaient à
l'aide de chiens de traîneau.
Un moment coup de coeur fût quand un des protagonistes
est passé devant l'écran et s'est amusé
avec son ombre en espérant la déjouer et y échapper.
Die Mobiles a un tel souci du détail que l'on savoure
à chaque instant, du petit oiseau au voyage en scooter,
voitures et les scènes tirées du film Titanic
sur le bout du bateau étaient magiques.
Ils ont terminé le tout en retournant derrière
et formant avec leur ombre "Merci Montréal"
qui a déclenché une nouvelle vague d'applaudissements
d'un public les saluant debout.
C'est le cas de le dire -- Die Mobiles n'a aucune ombre au tableau.
Ils se produiront au Théâtre St-Denis jusqu'au
20 juillet. A ne pas manquer. Supplémentaires pour le
Komedy Majik Cho et Die Mobilés.
Die
Mobilés vous propose quatre nouveaux rendez-vous, les
24, 25, 26 et 27 juillet à 19 h 30 au Théâtre
St-Denis 2.
10
JUILLET - ARTURO
BRACHETTI - La formule magique
La
dernière fois qu'il est venu à Montréal, c'était en 1999. Arturo
Brachetti, l'incroyable transformiste nous a tous ébloui et
cette fois-ci, c'est à lui que revenait l'honneur d'animer cette
soirée Magik Komedy Cho, un feu roulant de prouesses hors du
commun semblable à des feux d'artifices au niveau de l'esprit.
L'idée étant de mélanger savamment magie et humour.
Pendant
les deux heures qui ont suivi, nous nous sommes laissé bercer
dans les émotions appartenant à l'enfance, et ce furent pour
moi parmi les plus grands moments vécus dans le monde du divertissement.
Ils étaient huit, Darcy Oake, Alain Choquette, Vincent C., Luca
& Tino, Ernesto Planas, Theo Dari et Luca Bono. Tout au long
de la soirée, nous sommes entrés dans le monde de l'illusion
et ce fut la plus formidable occasion de vivre l'étonnement
à chaque seconde, le tout truffé d'éclats de rire ce qui ne
pouvait que décupler notre plaisir.
Le
spectacle était hautement interactif et on était quitte pour
des questions sans réponses à chaque numéro.
Si
vous voulez rire, faire un voyage improvisé de quelques heures,
avoir peur à certains moments vu l'audace sans bornes de certains
protagonistes, c'est le spectacle tout désigné pour vivre ça.
Arturo
Brachetti l'a répété à quelques reprises tellement son contact
avec le public est teinté de poésie "La magie est un mensonge
qui dit toujours la vérité." -- A savoir que celle-ci est en
nous, essentielle et nous permettant d'échapper à la morosité
et à la grisaille du quotidien.
Le
Komedy Majik Cho sera présenté à la salle Pierre-Mercure jusqu'au
21 juillet. Soyez assuré de vivre un basculement salutaire dans
le monde irréel de la magie à laquelle vous participerez sans
une limite autre que ne pouvoir partager les secrets gardés
précieusement par ces maìtres incontestés de l'illusion. Supplémentaires
pour le Komedy Majik Cho et Die Mobilés.
Gala
Komedy Majik Cho sont offertes les 23, 24, 25, 26 et 27 juillet
à la Salle Pierre-Mercure du Centre Pierre-Péladeau
à 19 h 30.
25
JUIN - HAIRSPRAY
Si
vous voulez vivre un agréable voyage dans le temps, un retour
pour certains dans leurs jeunes années, allez voir la production
de Denise Filliatrault, Hairspray. Vous allez fondre
de bonheur en les voyant danser et chanter tellement ils rayonnent
d'une joie de vivre contagieuse . Vous retrouverez des artistes
que vous avez vus dans Star Académie
et constaterez que plusieurs ont plus d'assurance et une meilleure
maîtrise de leur voix comme Vanessa Duchel, qui interprètele
rôle de Tracy et nous séduit par sa candeur, son innocence et
son amour absolu de Link Larkin.
Elle
souhaite participer au Corny Collins Show et est prête à tout
pour y arriver. Elle nous embarque dans son conte de fées d'autant
plus palpitant que son immense talent prend les devants et nous
la rend attachante dans son look non conventionnel de petite
boulotte rêveuse et romantique. Elle aura à affonter de sérieux
opposants pour vivre son rêve d'amour et de célébrité.
Louis
Champagne, jouant le rôle de Edna Turnblad, déclenche à lui
seul plus de la moitié des rires de la soirée tellement sa stature
imposante dans des robes a quelque chose de loufoque et ses
tenues lui donnent l'éclat et la brillance qu'il inspirera à
sa fille. Le numéro de danse fluide et spectaculaire d'Edna
et Wilbur est un des moments forts de la soirée. Hairspray
fait l'éloge de la différence, sonne le glas à la ségrégation
et représente une époque où soufflait un grand vent de liberté
et d'audace pour ceux ne faisant pas partie de la classe dominante.
elvetica,
sans-serif">Tracy se lit d'amitié avec de jeunes Noirs qui partagent
avec elle leur amour de la danse et c'est un pur plaisir d'assister
au numéro de danse de Gardy Fury qui semble avoir tous les talents.
Les différents tableaux qui défilenttour à tour devant nos yeux
sont plein de couleurs, de paillettes et d'espoirs de tous ces
jeunes désireux de se faire une place au soleil de la musique
et de la danse.
Tous
déploient une énergie folle au travers des différents numéros,
font des clins d'oeil à la caméra et le personnage de Velma
Von Tussle est séduisant dans sa complicité avec sa fille qui
trahit sa peur de Tracy au travers de ses moqueries et menaces
si elle ose s'affirmer.
Elle
a un registre vocal d'une richesse et puissance qui ajoute de
l'éclat à la lutte régnant pour la victoire tant convoitée pour
l'émission de l'heure. Les décors sont joyeux tout comme les
chansons et les chorégraphies sont éblouissantes.
Alors
que l'été est encore incertain, allez chercher une bonne dose
d'énergie et la certitude d'une soirée ensoleillée avec les
danseurs et chanteurs de la comédie musicale par excellence
Hairspray qui aura lieu au Théâtre
St-Denis jusqu'au 14 juillet.
Juste
avant d'entrer dans le Théâtre Vintage, nous sommes
accueillis par la chorale Rainbow afin de se mettre au parfum
et pénétrer dans l'univers musical enlevant et
haut en couleurs de cette soirée interactive et dynamique
comme l'est notre trésor national Gregory Charles.
Il
réalise le rêve de sa vie avec Vintage et prévoit
des escales à Toronto, New York et Paris. Il blague en
disant que si le concept ne marche pas, il va devoir habiter
dans le théâtre avec sa famille. Durant cette soirée,
notre hôte a confirmé une fois de plus ses dons
extraordinaires de musiciens et d'improvisateur.
Vendredi soir, l'ambiance était à la fête
lorsque les projecteurs ont repéré Gregory qui
était à l'arrière dans l'espace VIP, vêtu
d'un veston blanc, entouré d'un ensemble gospel et ceux-ci
ont descendu en chantant les escaliers des gradins pour aller
rejoindre les musiciens à l'avant. Les planchers en tremblaient
et l'excitation générale était à
son
comble.
Cette soirée fut un formidable voyage dans le temps.
Avant la représentation, les gens étaient invités
à remplir un questionnaire afin de guider le chanteur
et ses musiciens dans ce voyage dans le temps. Entre autres,
ils devaient choisir leur plus grande idole, leur album préféré
des Beatles, leur 'piano man' favori, les votes étaient
serrés entre Billy Joël et Elton John. Une section
permettant d’écrire directement à Gregory
pendant le spectacle (son piano était agrémenté
d’écrans lui permettant de lire les messages reçus)
a également été à l’origine
de la présentation de différentes demandes spéciales.
Gregory a entonné les meilleures tounes -- "Sgt.
Pepper," "Let It Be."
En mi-soirée, on lui a demandé la pièce
titre du film The Firm avec Tom Cruise. Il s'est exécuté
et une spectatrice a écrit qu'elle adorait cette pièce,
qu'elle serait heureuse de la jouer sur son piano. En arrivant
sur scène, elle partage qu'elle ne joue plus de piano
depuis une dizaine d'années . . .et hop . . . elle y
va -- et donne une excellente performance.
Il a ensuite interprété des pièces du groupe
Queen "Bohemian Rhapsody," Phil Collins et les classiques
de U2 -- "With or Without You" -- les Rolling Stones
-- "Satisfaction" et la soirée s'est terminé
sur une pièce de Bonnie Tyler -- "Total Eclipse
of the Heart."
Le spectacle a duré plus de 3 heures sans entracte. Quelle
performance pour Gregory et ses complices, qui confirme une
fois de plus qu'il a la puissance de ses rêves à
tous les niveaux.
Le
spectacle aura lieu jusqu'au 14 juillet.
29
MAI - VALECTRA
GROOVE
Ce
mercredi, au restaurant bar Le
Christie de Boucherville, j'assistais au spectacle de
Valectra, de son vrai nom Valérie Cormier, une jeune
chanteuse aux multiples talents. Originaire
de Havre St-Pierre au Québec, Valectra a fait des études
universitaires en musique classique et jazz. Cette auteur compositeur-interprète
s'accompagne brillamment au clavier et de plus, elle joue de
l'accordéon. Elle a la fraîcheur d'une jeune femme
artiste ainsi qu'une assurance qui ajoute à son charme.
Elle se démarque tant dans ses spectacles que sur l'album
qui en dit encore plus sur sa créativité. Maintenant
que je la connais, j'ai le goût de la suivre dans ce pays
de la musique où elle sait s'aventurer avec les éléments
qui, je le crois, lui permettront de se tailler une place enviable
dans le milieu.
En
2009, elle s'est produite au Montreal
International Jazz Festival et a été acclamée par
la critique. Sa musique est un mélange de acide jazz,
lounge, hip-hop sur un fond pop qui porte sa signature. Elle
a accompagné plusieurs artistes aux quatre coins du monde
au Canada, Etats-Unis et en Europe ce qui lui a permis de parfaire
son style et de nous offrir un son unique qu'on peut autant
apprécier dans un 5 à 7 feutré que dans
les soirées entre amis.
Elle a lancé sur internet en 2010 son premier CD Following
The Sound qui a fait son apparition en format physique
en 2011. Pour sa création, elle a été accompagné
par Sébastien DeFrancesco qui a contribué à
la création des textes et musiques. C'est une artiste
audacieuse, originale qui ose sortir des sentiers battus.
Son album est en vente sur ITunes et son nouveau single est
maintenant disponible. Vous pouvez en apprendre davantage sur
elle et ses activités en allant sur son site www.valectra.ca
- On peut retrouver également sur Youtube plusieurs de
ses pièces - www.youtube.com/valectramusic
et acheter son nouveau single en cliquant sur le lien https://itunes.apple.com/ca/album/seduce-me-single/id656153468.
Elle chante
chaque mercredi au Christies dans le cadre des Soirées
Cozy de Valectra.
16
MAI - L'INCOMPARABLE
TÉREZ MONTCALM
Térez présentait son spectacle jeudi soir le 16
mai à
l'Astral
où il y avait salle comble. Elle nous faisait découvrir
son huitième album, le CD I know I'll Be Alright,
un heureux
mélange de ses chansons favorites ainsi que de ses propres
compositions. Elle a donné une saveur jazzée à
une pièce de Mickael Jackson, "Wanna Be Starting
Something," nous offre une version légère
et funkie de de "Ashes to Ashes" de David Bowie, accompagnée
d'une performance inouïe du guitariste Jean-Sébastien
Williams, qu'elle considère comme le meilleur guitariste
au monde. Elle nous berce avec une version féminine de
"Je reviens te chercher" de Gilbert Bécaud.
Elle dépoussière des chansons de son adolescence,
Neil Young, Simply Red et ajoute de nouvelles compositions avec
des textes d'Ian Kelly et Fraser Anderson, un artiste de Vancouver.
Après un concert, il lui a demandé de quoi elle
avait envie de parler et elle lui a dit -- J'aimerais bien une
chanson pour mes chiens et "Honest to the Bones" est
né, aussi pur et solide que l'est l'amour qu'elle a pour
ses amis à 4 pattes.
Pour son album, Térez Montcalm était accompagnée
de grands du monde du jazz français, le pianiste Pierre
de Bethmann, la saxophoniste Géraldine Laurent qui a
fait les arrangements, le fabuleux guitariste Jean-Sébastien
Williams (le seul québécois du groupe), le bassiste
Chritophe Wallemme et le batteur Fabrice Moreau.
Sa voix rauque et sensuelle nous rappelle la grâce étincelante
des grandes chanteuses ainsi que le 'groove' d'une vraie rockeuse.
Elle brille d'une telle palette de couleurs qu'elle en devient
inclassable pour notre plus grand bonheur.
Car quoi de mieux que de ne pas savoir à quoi s'attendre,
d'être toujours dans une sorte de mystère qu'est
la découverte de ses nouvelles chansons ainsi que la
façon de nous les interpréter. Il semble que les
années s'ajoutant, elle a encore plus de maîtrise
de cette voix si singulière.
Elle
a choisi de continuer à vivre ici, cette chanteuse qui
accepte de traverser l'océan une vingtaine de fois par
année pour de longues tournées et des ventes d'albums
de niveau platine.
Elle sera de retour le 1er novembre au Club Soda et annoncera
à l'automne plusieurs dates où elle fera le tour
du Québec.
14
MAI - DAMIEN
ROBITAILLE -- ou
l'Incarnation de la joie de vivre
Damien
Robitaille est arrivé sur scène avec ses verres
fumés, le chapeau Miami et surtout le sourire qu'on reçoit
comme un ;gros bec; à son auditoire Lavallois de la Salle
André-Mathieu.
Il a ouvert la soirée avec la pièce "Serpents
et échelles" de son dernier CD Omniprésent.
Il n'en fallait pas plus pour créer un climat festif
exotique comme il l'est lui-même.
L'auteur-compositeur-interprète franco-Ontarien nous
a interprété la plupart des chansons que l'on
y retrouve et avec la logique implacable et sentimentale, il
nous fait la démonstration de la chance qu'on a d'être
tous réunis avec lui. Quand on pense comme on est peu
nombreux ici ce soir sur les sept milliards d'humains sur terre,
tout ça pour nous offrir "Quelles sont les chances?
" chanson d'amour destiné à tous d'autant
plus qu'il nous dit - Ce soir, je me marie avec vous! On reconnaît
qu'il a puisé son inspiration dans les rythmes latins
suite à ses tournées en Argentine et autres pays
au sang chaud.
Et comment ne pas danser lorsqu'on assiste au spectacle de Damien?
Dès le début, les gens venus le voir se sont levés,
pour danser, taper des mains, chanter avec lui car il faut le
dire, on embarque irrésistiblement dans son spectacle.
C'est la fête, c'est l'été et il nous fait
oublier tout, l'espace de deux heures qui sont passées
si vite. A la deuxième partie, il nous dit . . . Ah!
je sais, que vous aimeriez entendre . . . ."Mot de passe,"
et dès qu'il commence, on chante avec lui, il poursuit
avec "Porc-Epic" et "Au pays de la liberté."
Le chanteur franco-ontario accumule les honneurs Trois Trille
Or au cours de deux soirées dont le prix Interprète
masculin par excellence. Il a aussi été récompensé
pour son site internet et pour L'artiste solo ou groupe s'étant
le plus illustré à l'extérieur de la province.
Il nous a offert en rappel "Omniprésent," la
chanson titre de son dernier album et pour finir cette soirée
en beauté "J'ai plein d'amour à donner"
qu'on a entonné avec lui.
Il est en tournée à travers le Québec.
Il suffit de consulter son site web www.damienrobitaille.com
pour les différents lieux et dates de ses spectacles.
Je ne peux que le recommander chaudement et pour ceux qui ne
pourront y assister, le CD est un antidote à la morosité
car écouter Damien Robitaille chanter, c'est se donner
du soleil et de la joie dans le coeur.
07
MAI - JÉRÉMY
DEMAY: Un humoriste hors du commun, rafraîchissant et
lumineux
Jeremy
Demay est venu au Québec pour la première fois
il y a huit ans et cette année
il réalise son rêve en se produisant au Théâtre
St-Denis à guichets fermés.
Ça
arrête pu d’ben aller pour Jérémy
Demay, qui présentait en grande première montréalaise
son tout premier spectacle solo, mardi soir. J'ai vu plusieurs
de ses vidéos et Jeremy a l'audace joyeuse en faisant
des improvisations avec les gens choisis au hasard. Rien n'est
à son épreuve quitte à passer pour un hurluberlu
aux yeux de ceux qui finissent tôt ou tard par rire avec
lui de ses attentats humoristiques. Tout au long de la soirée,
il fait participer la salle et donne des câlins, des baisers
sonores sur le front des hommes au crâne dégarni.
Pour vous mettre au parfum, il fait bon de voir qu'une vision
humaniste peut faire bon ménage avec une soirée
à se bidonner. Jeremy s'accompagne à la guitare
et nous offre une version tout à fait 'remaniée'
de la chanson "Je l'aime à mourir" de Francis
Cabrel. Ensuite, celui dont le souhait est d'apporter du bonheur
aux gens suggère que tous les ennuis qu'on pourrait rencontrer
dans une année puissent se retrouver dans une journée
de 'marde.' Il nous donne un exemple des défis et frustrations
qui pourraient être le prix à payer pour avoir
la paix le reste du temps. Ah! si c'était possible .
. .il nous sert une double dose des irritants propres à
faire craquer les gens les plus tolérants. Celui qui
veut vivre au Québec nous parle du fameux . . . Tu veux-tu?
pourquoi deux tu . . je vous le demande? Il est perdu ce premier
tu . . . il ne sait plus où se mettre.
Ensuite, il nous partage que chez lui, on se "tape une
queue" tandis qu'ici on fait la file. Et il demande aux
filles, "Mais quoi, à la fin, qu'est-ce que vous
avez à vous faire des photos de pieds que vous mettez
sur Facebook? On va vous offrir une version masculine de ce
petit jeu . . . oupsss . . . et nous ce seront nos attributs
masculins qu'on va vous offrir." Il nous confie qu'ayant
souffert d'hémorroïdes, il s'est retrouvé
à la pharmacie à la recherche d'une crème
pouvant le soulager et au lieu d'une femme pouvant être
sa tante, il a eu les conseils d'une jeune femme de 24 ans pour
son plus grand embarras!
Où s'en vont également les mots si riches et explicites
qui disparaissent au profit d'un
vocabulaire truffé d'onomapotées des ados communiquant
plus par des sons que par des phrases complètes? Qu'est-ce
qu'ils vont dire plus tard quand ils auront une profession d'avocats
ou de juges par exemple?? Monsieur le Juge, mon client est un
. . . ouach . . . de . . . sacripant . . . et ouhhhh . . . soyez
clément. Il prend la posture du primate également
en rappelant les jeunes qui ne se servent plus que de leur pouce
accrochés perpétuellement à leur cellulaire
pour écrire des textos. J'ai bien aimé sa version
'moderne' de la déclaration d'amour de Roméo et
Juliette, qui se textent pour se déclarer leur amour.
Il a ensuite suggéré en divisant la salle de faire
tour à tour le chant des corneilles, le vent qui siffle,
la meilleure je crois fut le cri de l'orignal par un gars qui
nous l'a offert sans hésitation.
J'ai été conquise par sa tirade où il dit
avoir rencontré le Dalaï Lama à l'aéroport.
Et il nous livre ce qu'il a découvert du vrai bonheur.
"Je pensais bien qu'il me fallait la grosse maison, le
compte en banque et non . . . le bonheur c'est intérieur."
La suite fait du bien à entendre . . . et il nous amène
avec les mots qu'il faut dans cet espace en nous que l'on habite
que trop rarement."
Le bonheur, c'est d'arrêter de vous dévaloriser
dans le regard des autres mais plutôt de
de vous donner le droit d'être vous-mêmes. Vous
voyez dans cette salle, on a créé un paradis l'espace
de quelques heures et pourquoi pas?
Il offre des câlins à qui lui demande et à
la fin de son spectacle il s'est dirigé
immédiatement vers l'entrée de la salle pour se
faire photographier avec les gens l'ayant apprécié.
C'est un bonheur de l'avoir parmi nous ce beau grand Français
au coeur d'or!
Il
y aura des supplémentaires du spectacle de Jérémy
Demay les 18, 19, 20 et 21 juillet à 19h00 au Théâtre
Jean-Duceppe dans le cadre du Festival Juste pour rire
présenté par Vidéotron
en collaboration avec Loto-Québec.
05
MAI - NATHALIE
CORA ET MAMADOU KOITA.
Ce
dimanche, au restaurant marocain le Mogador, situé au
310 Beaubien Est, dans un décor typique de ce pays où
flottaient les odeurs sublimes d'épices, de thé
à la menthe et desserts succulents, j'ai découvert
deux artistes fascinants. Ils étaient présentés
par Bebeto
Ulrich Lonsili:
Conteur
- Comédien - Animateur
Fondateur de la Troupe Lamogoya
Président et Promoteur de la Fête au Village originaire
du Burkina Faso.
Il s'agit de Nathalie Cora et Mamadou Koita. Nathalie non seulement
joue merveilleusement de son instrument mais en plus elle les
fabrique elle-même et donne des cours . Il y avait un
moment que je n'avais assisté à un concert de
cora et balafon et je ne me lasse jamais d'entendre le son très
singulier de la kora et du balafon joué par Mamadou Koita.
Nathalie a été initiée à
la kora en 1986, s'est perfectionnée auprès de
maîtres réputés grâce au soutien du
Conseil des Arts du Canada et du Conseil des Arts et Lettres
du Québec. Elle joue particulièrement la musique
d'Afrique de l'ouest et accompagne durant plusieurs années
les chanteurs Lilison (Guinée Bissao) et le groupe Takadja.
Depuis 2004, elle se présente sur scène sous le
pseudonyme de Nathalie Cora et a participé à la
discographie de plusieurs artistes de renom: Raoul Duguay, Diane
Dufresne, Le Cirque du Soleil, la Chango Family, Claire Pelletier,
Paul Horn, etc.
Elle est impliquée dans plusieurs projets musicaux et
est actuellement musicienne et comédienne dans la pièce
Baobab, avec laquelle elle a donné plus de 450 représentations
jusqu'à maintenant au Canada et aux Etats-Unis. Diplômée
d'un baccalauréat en Arts Plastique de l'UQAM en 1994
elle fabrique ses propres
instruments ainsi que des masques et autres objects 3D sur commande.
Nathalie Cora joue tous les samedi à 16h au Café
Dépanneur (206 rue Bernard Ouest).
Mamadou Koita est un virtuose du balafon et en joue depuis si
longtemps qu'on peut dire qu'il est né avec un instrument
dans les mains. Il est aussi un joueur de n'goni (instrument
tradionnel africain qui ressemble à la fois à
la guitare et à la harpe. Il est aussi originaire du
Burkina Faso et a grandi dans l'univers musical des Griots,
groupe de poètes et musiciens de l'Afrique de l'Ouest.
Il se produit régulièrement à Montréal
ainsi qu'au Festival des Nuits
d’Afrique.
27
AVRIL - DANY BÉBARD - A LIVRE OUVERT
C'était
la fête hier soir à
l'Astral
lors du spectacle de Dany Bédard: A livre ouvert.
Il y quatre ans que l'auteur-compositeur-interprète n'était
pas monté sur les planches. Il nous
a interprété plusieurs de ses grands succès
que la salle a entonnés avec lui, "Oublier, Y'a
du monde," "Faire la paix avec l'amour."
Le public était largement féminin, et elles ne
se gênaient pas pour montrer leur enthousiasme, criaient,
chantaient avec lui ses plus grands succès.
Dany et et son band ont ouvert le bal avec une chanson de son
septième album Laisse-moi pas m'aimer tout seul.
Il a aussi animé la soirée en demandant à
l'assistance d'où ils venaient - Qui est de Montréal?
Laval? La rive-sud? 'Moi je viens de l'Abitibi et chez nous,
on dit une biére, mon frére, mon pére!
Pis quand un de la gang est trop "chaud.' on lui dit 'Prends
pas la roue, c'est coulant.' Couche-toé sul le coach!
Il est naturel Dany, totalement à l'aise lors de sa performance
et s'est permis d'improviser durant la soirée, a proposé
à l'assistance de lui faire des demandes spéciales.
,
Il nous a offert quelques chansons de son plus récent
CD, Perdu dans la ville, 'Au nom du père et
de mon fils.' Il montre son authenticité et générosité
avec "A ceux qui," "Histoire de famille"
et "Si tu veux."
Il a interprété une chanson avec un des chanteurs
de La Voix, Brian Tyler qui est monté sur scène
avec lui. Il a interprété "J’ai le
blues de l’après-midi," une chanson écrite
pour lui par Dany et Christian-Marc Gendron.
Il a exprimé son regret que le violoniste Olivier Demers
de la pièce "Voyeur" ne puisse l'accompagner
ayant dû se rendre en Louisiane. Il reste que les musiciens
qui l'accompagnent sont d'un tel calibre que c'était
un bonheur de les entendre.
Dany Bédard est égal à lui-même,
c'est un gars de chez-nous, un gars engagé qui n'a pas
peur de dire ce qu'il pense, se déclare enchanté
qu'on ait élu un Afro-Américain comme président
des Etats-Unis et Pauline Marois comme première ministre.
Evidemment, il y a eu un rappel et il a ajouté à
la troisième chanson . . . 'Ah, et puis, c'est vendredi,
ça me tente pas de m'en aller . . . .vous autres?' Ce
fut le plus long rappel auquel j'ai eu la chance d'assister
(30 minutes de
super bonnes chansons pour le plus grand bonheur de son assistance.
Il va poursuivre sa tournée qui s’arrêtera
à Gatineau le 23 mai ainsi qu’à Saint-Benoît-de-Mirabel
le 24 mai.
Photos:
Leigh-Anne Pinos@Quebec Spot Média.
20
AVRIL - Cabaret: Berlin-Montréal
La
soirée s'est ouverte sur la présentation des filles
résidant au Cabaret présentées par l'insolent
maître de cérémonie Luc Guérin. Celles-ci
déambulaient élégamment devant lui, admirables
danseuses. Il en saisit une et la renversant tête en bas
s'exclame "Voici Suzette!
Comme les crêpes, il faut la sauter,' il sonne le glas
d'un spectacle s'annonçant plutôt grivois.
Quelle belle distribution ne laissant aucun doute sur le succès
de ce spectacle. Cabaret nous ramène dans l'Allemagne
des années 1930, dans l'ambiance quelque peu décadente
du Kit Kat Klub, un bar berlinois découvert par l'écrivain
américain (Eric Paulhus).
Si Brigitte Boisjoli est déjà éclatante
lorsqu'elle chante, elle était éblouissante dans
sa performance de Sally Bowles, une jeune citadine naîve,
sentimentale, rêvant de se tailler une place dans le monde
des étoiles, et se révélant en réalité
n'être qu'une artiste à l'avenir incertain et devant
survivre davantage par ses attributs féminins que recherchée
pour son talent.
Sa voix convient tout à fait à la personnalité
de l'innocente jeune femme, ainsi que son allure raffinée
et féminine à souhait. Elle fait la preuve que
si elle sait déjà chanter, elle peut également
danser et jouer avec un degré de virtuosité éclatant.
Je ne serais pas surprise de la revoir dans d'autres productions
du genre, du moins je l'espère.
Brigitte chante, joue et danse avec tant de naturel et d'assurance
qu'elle nous rend son personnage brillant, attachant.
Quant à son amoureux Eric Paulhus (Clifford Bradshaw)
, il campe à merveille l'écrivain perdu, mi-hétéro,
mi-gai. Il est convaincant,intense et n'en fait pas trop ce
qui rend son personnage crédible. A mon avis, celui qui
vole la vedette est Luc Guérin, charismatique et hilarant
dans le rôle du maître de cérémonie.
Il maîtrise étonnamment l'accent allemand et semble
éprouver un plaisir fou dans la peau du Berlinois dévergondé.
Il représente à lui seul, à la fois toute
l'excentricité qui règne au cabaret et l'évolution
de l'horreur qui se joue à l'extérieur.
Et à le voir bouger, on parle vraiment de prouesses physiques,
j'imagine les heures de travail, de pratique auxquelles l'acteur
à dû se soumettre pour en arriver à un résultat
aussi maîrisé. Vraiment, Guérin offre une
performance devant laquelle je m'incline.
Fraülein Schneider, (la tenancière du logis des
prostituées) Elizabeth Chouvalidzé était
merveilleuse de fragilité lorsqu'elle reçoit et
décline la demande en mariage de Herr Shultz (Yvan Benoît)
à l'automne de sa vie, tout autant lorsqu'elle chantait
et Yvan Benoît est touchant de sincérité.
Le Kit Kat Club existait pour faire rêver ses visiteurs
et faire oublier le Troisième Reich que les nazis mettaient
en marche ainsi que la guerre qui s'annonçait. Vraiment
Denise Filliatrault qui a fait la mise en scène n'a négligé
aucun détail pour rendre le tout flamboyant, coloré,
et la comédie musicale ayant fait ses débuts à
Broadway a ensuite été reprise et jouée
au Théâtre du Rideau Vert en 2004, où elle
avait remporté un immense succès.
L'orchestre est composé de six musiciens, neuf danseurs
et beaucoup de paillettes, clins d'oeil à une époque
où tous les prétextes étaient bons pour
trouver à s'amuser. Le Cabaret est rafraîchissant,
festif, énergique et plus encore.
Les costumes étaient uniques, extravagants, éclatants
et soyez assurés de vous divertir dans ce spectacle qui
a dépassé mes attentes. La comédie musicale
Cabaret sera jouée dans différentes salles du
Québec et vous pouvez visiter le site de www.tandem.mu
pour y trouver les lieux et dates qui vous conviendront.
19
AVRIL - Quel cadeau à se faire que de voir et entendre
une amoureuse du jazz
Dorothée
Berryman est vraiment une artiste complète,
actrice, animatrice d'une émission de jazz à l'Espace
Musique pendant sept ans et après neuf 9 ans d'absence,
elle est venue nous présenter son nouvel album, un CD
éponyme, qui porte sa signature tellement
chaque pièce a été choisie avec toute sa
connaissance du monde du jazz et son désir de nous le
faire aimer. Elle était accompagnée de son pianiste
Vincent Réhel, un beau duo en parfaite synchronie.
Ce fut un plaisir de la redécouvrir à
l'Astral
avec
toute sa sensibilité et sa présence nous a enveloppé
pendant près de 2 heures. Elle est arrivée sur
scène, souriante, légère, mystérieuse
et nous a donné de partager la douceur de ses chansons
interprétées dans la joie et la grâce d'une
grande dame du jazz. J'ai éprouvé ce soir-là
le plaisir d'un partage intime, apaisant. Elle nous a emporté
dans un espace feutré, chaleureux où le temps
s'arrêtait.
Ses nombreuses références au monde des musiciens
qu'elle connaît si bien ajoutait
à la richesse de ses interprétations et c'est
aussi une merveilleuse conteuse, une femme qui a appris à
rire d'elle-même, de la vie. Le plaisir d'apprendre s'ajoutait
à celui de nos sens. Elle nous a partagé que la
musique a la propriété de pénétrer
si profondément dans l'être que sa mère
décédée des suites de la maladie d'Alzheimer
se rappelait si bien les paroles de plein de chansons qu'elle
continuait de chanter malgré sa maladie.
Une de ses chansons s'intitule "Love Is Like a Cigarette"
et elle a rappelé à son auditoire qu'il fut un
temps où cet objet maintenant banni presque partout faisait
l'objet de magnfiques chansons, que c'était 'glamour,'
élégant. Tant de chansons en firent l'éloge,
il fallait bien qu'elle en prenne une pour nous amener à
en rire. Avec le recul et le souvenir de ces années où
tant d'artistes étaient photographiés avec la
fumée leur servant d'auréole, cette chanson arrivait
à nous séduire par ce qu'elle évoque
d'éphémère comme la fumée d'une
cigarette.
A la regarder encore si belle, celle qui parle d'une époque
assez lointaine, je crois qu'un des secrets de sa beauté
à tous points de vue est qu'elle vit dans ce 'doux présent
qui nous enlace,' tiré de la chanson "Ni trop tôt,
ni trop tard" de Jeanne Moreau.
J'ai aussi appris que "Blue Moon" est inspiré
d'un phénomène rare où il arrive qu'il
y ait deux pleines lunes dans un même mois et sa chanson
"Les Nuits d'une demoiselle" de Colette Renard, traduit
sa nature épicurienne brodée de grivoiseries fut
également savoureuse.
Elle raconte amusée qu'un admirateur était venu
la taquiner avec dans les yeux une étincelle particulière
l'ayant déjà vu jouer nue dans une pièce
à Québec. Pour elle, on voit bien que la vie est
trop 'importante' pour ne pas y voir plein de façons
d'en rire, tant par ses expériences passées que
lors de soirées bien
arrosées en bonne compagnie.
Elle a une façon si personnelle d'interpréter
des grands classiques que pour plusieurs d'entre elles, j'avais
l'impression de les entendre pour la première fois comme
"Killing Time," "Un Valentin" et "As
Time Goes By."
Suite à un rappel, elle a clôturé cette
soirée par une pièce de blues ravigotante et pétillante
comme l'est et le demeure la ravissante Dorothée Berryman.
12
AVRIL - De l'humour salé pour une levée de
fonds propre
Ce
vendredi, j'ai assisté à un excellent show d'humour
à Laval au bénéfice du Mouvement Lavallois.
Ce spectacle réunissait une belle brochette d'humoristes
déjà connus et d'autres un peu moins comme les
Nanas Coustiques que j'ai eu plaisir à découvrir.
Tous ont offert leur temps et talent bénévolement
pour aider à amasser des fonds pour supporter un parti
politique qui veut du changement dans la ville de Laval, le
Mouvement Lavallois.
L'animateur de la soirée était Martin Petit, lui-même
un citoyen de Laval. Martin en super forme arrive à tourner
en dérision quelques caractéristiques de sa ville
en nous rappelant que Laval a tout de même l'avantage
de nous permettre de tourner à droite sur un feu rouge.
"Tu parles d'une idée, appeler un immeuble, Le Centre
2000 . . .fallait pas être brillant . . . on est pu ben
ben à jour et pis . . . Le Cosmodôme . . . les
mouettes si elles vont dessus..ça va faire un gros sundae.
Pis à part ça, ils s'imaginent-tu qu'on va aller
sur la planète Mars avant les autres, ça a l'air
d'une soucoupe volante sur le bord de la 15.
Et pis, une autre idée pas géniale a été
de mettre des singes dans des cages au Carrefour Laval. Qu'est-ce
que vous pensez que ça fait des singes quand ça
passe des journées dans des cages de verre? Les parents
venaient les voir avec leurs p'tits enfants . . . et quand les
singes se . . . mastur . . . les parents se dépêchaient
de mettre les mains devant les yeux de leurs petits . . . et
hop . . . on s'en va les enfants.
Sylvain Larocque était également tordant en nous
mentionnant que plus le nom d'une ville a de traits-d'union,
plus elle est petite. Par exemple, St-Paul...et St-Paul-de-l'Ile-aux-Noix.
Et puis, tu parles d'appeler une ville Graineville, comment
t'appelles les citoyens de Graineville . . . des . . . ? il
l'a pas trouvé et je cherche encore. Et puis si tu fusionnes
Grand-Mère et Les Boules, ça fait faire Les Eboulements.
Il a de la sympathie pour les habitants de Contre-Coeur. . .
pauvre-toi, tu t'en vas à Contre-Coeur, tu travailles
à Contre-Coeur, tu te maries à Contre-Coeur.
Il raconte ensuite quand il était au primaire et que
le professeur de français lui expliquait la définition
des mots. Il dit que quand sa mère lui a laissé
un mot, il y avait 6 mots dessus..alors..là..il comprenait
plus. Et en plus, le prof de lui dire que dans le journal, on
peut lire des "articles". Ah!, je pensais qu'un article
. . . c'était juste avant un mot. Alors, Sylvain pour
ce qui est de compliquer la langue, on peut compter sur lui.
Plus
tard en soirée, Martin Petit a repris les commentaires
de certains non sympathisants envers Pauline Marois. Qu'est-ce
qu'à va faire une femme au pouvoir? Ben là...si
on regarde ce qui s'est fait à date, elle peut pas faire
pire que les hommes avant elle. Et il parle de l'argent que
certains hommes politiques ont flushé dans les toilettes,
en tout cas, ça devait pas être "ben propre"
c'targent-là.
Et parlant de construction, il raconte qu'en Egypte, c'était
pas fort non plus ceux qui ont décidé de construire
des "triangles" dans le désert et de dire à
ceux qui les ont construit . . . Ok, on vous enterre vivants
avec le défunt, tu parles d'une paie!
On a aussi eu droit à une performance des Nanas Coustiques,
3 filles pas barrées dont on entendra parler de plus
en plus. Ce sont Mathilde Laurier, Linda Bouchard et Marie-C.
Lachance. Elles
disent avec un beau sourire qu'elles sont toutes trois des enfants
dui divorce et interprètent une chanson assez mordante
sur la nouvelle blonde de leur père. Chacune d'elle joue
d'un instrument, guitare, flûte, percussion et elles chantent
formidablement bien.
J'ai passé une soirée illuminante, éveillante,
remontante qui a restauré ma foi dans des personnes sans
prétention prêts à s'impliquer en vue d'un
avenir meilleur pour leur population. Martin, Sylvain et les
filles nous ont entraînés dans ce beau courant
d'énergie neuve, claire et décidée comme
le sont les gens pour le compte duquel avait lieu ce spectacle,
le Mouvement Lavallois.
10
AVRIL - TRYO
Il
y avait foule hier soir au Métropolis pour accueillir
le groupe Tryo.
L'énergie était à son apogée et
ils se sont laissé désirer n'arrivant sur scène
que vers 9h00. La première partie a été
assurée par la chanteuse Chantal Archambault qui était
accompagnée de son guitariste. Si j'osais je dirais que
bien que ses chansons étaient bonnes ainsi que le musicien
qui l'accompagnait le style était très différent
de Tryo ce qui a créé une sorte de surprise. Et
de plus, je n'avais pas vu sur l'annonce du spectacle qu'il
y aurait une première partie et avec qui mais bon . .
. .tout pour nous faire languir quoi.
Tous
étaient impatients de les voir arriver sur scène
et durant les 30 minutes qui ont suivi moi et tout le monde
qui m'entourait, on sautait, dansait, criait . . . et . . .
Allez, come on . . . on vous attend, les copains!
Tryo
est par ailleurs composé de quatre membres: Ghizmo (Cyril
Célestin) Christophe Mali, Manu Eveno et Daniel Bravo.
Ils sont venus nous présenter leur cinquième album
Ladilafé, du nom d'une amie du groupe maintenant
disparue, Patricia Ladilafé décédée
en 2012.
Le groupe s'est formé en 1995 et ils ont commencé
par de la musique acoustique inspirée du reggae qui fera
naître leur deux premiers albums Mamagubidaen
en 1998 et Faut qu'ils s'activent en 2000. Leur troisième
album Grain de sable sort en 2003 et Ce que l'on
sème en 2008.
Tryo est définitivement un groupe engagé avec
des chansons comme "Greenwashing" ou "Printemps
Arabe, Hymne de nos campagnes. "
Si tu es né dans une cité HLM/
Je te dédicace ce poème/
En espérant qu'aux fonds de tes yeux ternes/
Tu puisses y voir un petit brin d'herbe . . .
Et
ils ont interprété une de leurs chansons les plus
populaires "Sortez les poubelles" qui a soulevé
la foule qui chantait et dansait allègrement avec eux.
Ils apparaissent rarement dans les médias privilégiant
le bouche à oreille pour leur promotion et à en
juger par la foule enthousiaste qui assistait à leur
show hier soir je crois
qu'ils ont trouvé la bonne formule. Un peu plus tard
dans la soirée, ils se sont amusé avec le public,
ont demandé le téléphone de Valérie
dans l'assistance pour
appeler...au hasard, des amis sans doute et leur dire . . .
Hé . . . on est 3 gars et on a kidnappé votre
amie!
Vers la fin, ils ont aussi pris des photos du public et ont
eu droit à un rappel où encore ils se sont fait
grandement désirer . . . je me disais . . . hé
. . . .venez pour une dernière. On a pu découvrir
plusieurs pièces de ce dernier CD à la hauteur
des précédents et il semble que le public est
ressorti, heureux, comblé, conquis.
07
AVRIL - DIONCOUNDA N'DIAYE: ECOLE DE DANSE DARADJI
Vous
aimez danser? Oui, danser pour le plaisir de bouger, pour sortir
de sa tête, habiter son corps. Dimanche soir dernier,
j'ai assisté à un spectacle des danseuses de l'École
Daradji. Le tout se passait dans un superbe restaurant marocain,
Le Mogador sur la rue Beaubien dans un décor typique
de ce beau pays, entourée des envoûtantes odeurs
d'épices de cette délicieuse cuisine. Tout finalement
pour succomber au charme de cette formule tout à fait
séduisante pour un dimanche soir.
Les danseuses nous ont fait la preuve de leur talent accompagnée
de percussionnistes au jeu endiablé. Ce qui m'a beaucoup
touché également fut de savoir l'histoire de la
professeur de cette école, une dame merveilleuse, Dioncounda
N'diaye, qui a été danseule étoile
au Ballet National du Sénégal, maître de
ballet au Théâtre Soprano
qui
abrite notamment le Ballet National. Elle a son propre ballet
au Sénégal: le Ballet Daradji (qui signifie 'école'
en wolof), ballet qui accueille notamment des jeunes désoeuvrés
ou des laissés-pour-compte, qui, autrement, tomberaient
probablement
dans la délinquance.
C'est avant tout une encyclopédie de la danse africaine
(plus de 40 ans d'expérience), mais aussi une grande
chorégraphe, et c'est encore elle qui confectionne les
costumes et les éléments de scène pour
ses danseurs, bref c'est une femme de scène complète.
Elle est à Montréal depuis 2007 et depuis des
centaines de
personnes ont eu la chance de suivre son enseignement généreux.
C'est une professeure dévouée à son art
et à ses élèves (nous l'appelons affectueusement
'Mama Dionc,' très humble et pourtant si riche. Elle
nous enseigne les danses du Mali et du Sénégal
(la seule professeure ici à connaître aussi bien
les danses de ces pays), des danses féminines, énergiques,
exaltantes: un hymne à la force et à la grâce
de la femme.
Je vous encourage donc à vous offrir le plaisir de cours
de danse africaine. L'École Daradji vient de commencer
une session et il est encore temps de vous joindre au groupe.
Pour informations et réservation: fpouye@hotmail.com
514-519-5249
ou 514-274-9786. Leurs locaux sont situés au Studio Pigeons
International - 6355 avenue du Parc, salle 301, 3e étage.
01
MAR. - BÉNEBAR UN TRIOMPHE
Il y avait salle comble hier soir au Métropolis
pour la deuxième visite au Québec du très
polyvalent chanteur Bénabar - Bruno Nicolini avec son
band de musiciens commandité par le groupe Spectra.
Je le connaissais mais c'était la première fois
que je le voyais en spectacle et la surprise fût plus
qu'agréable. Je suis complètement tombé
sur la charme du chanteur quaranténaire au visage encore
juvénil.
En première partie, j'ai découvert l'excellent
David Giguère qui nous a raconté que sa grand-mère
lui avait offert un CD de Bénabar lorsqu'il était
tout jeune et qu'elle était enchantée de savoir
qu'il faisait sa première partie. C'était une
intro fort réussie et David s'est fait connaître
entre autres dans le film Starbuck et il était
d'un calibre à précéder Bénabar
dans la
qualité et dans le sens d'un futur qu'on prévoit
glorieux!
Il a fallu un bon moment pour compléter l'installation
sur scène et ça valait la peine quand il a commencé
avec "La phrase qu'on n'a pas dite" et la très
belle "L'effet papillon."
Dès les premières notes, on a compris que la soirée
se déroulerait sous le sens de l'humour et d'une formidable
énergie. Il arrive à nous faire danser, chanter
et rire en même temps. Sa grande qualité je crois
est qu'il est inclassable, capable de nous émouvoir à
la façon de Brel, Brassens, ou de Renaud mais nous faire
bouger également tellement son incroyable énergie
nous embarque dans cette belle aventure de la deuxième
visite au Québec.
Il dit qu'un spectacle ne devrait pas être offert comme
le service après-vente d'un album mais comme une réunion
des meilleures pièces qu'il a pu faire dans sa carrière.
Et chose promise, chose dûe!
Il échange beaucoup avec le public et lance des blagues
tout au long de la soirée. Ce qui est rare c'est l'habileté
avec laquelle il manie à la fois les chansons tristes,
"Triste compagne" et joyeuses "Les râteaux"
qui fait un pied-de-nez aux séducteurs et dont les paroles
ont su plaire aux femmes. Un des beaux moments du spectacle
fut lorsqu'il a interprété "Titus et Bérénice"
avec la chanteuse Amylie.
Il raconte les anecdotes qui ont précédé
la création de certaines chansons, son agent l'ayant
convaincu qu'il était incontournable de faire une chanson
de type animalier et voilà la charmante toune "Les
deux chiens" et la très sympathique "A la campagne"
qu'on fredonne avec lui et en tapant des mains.
Il a joué aussi de la trompette, instrument qui fut son
intro dans le monde de la musique alors qu'il était enfant
et a été parrainé par Henri Salvador qui
l'a invité à partir en tournée avec lui
dans les années 2000.
En rappel, il a interprété seul sur scène
"Je suis de celles" dont les paroles,
J'avais deux ans de plus peut-être deux
ans de trop,
je n'étais pas de celles à qui l'ont fait la cour,
moi j'étais de celles qui sont déjà d'accord.
vont droit au coeur suivi de "Paris by night."
Toutes ses chansons font la preuve de son immense talent d'auteur,
compositeur et interprète. Il est généreux
dans tous les sens car il se donne corps et âme et on
ne peut qu'être conquise par autant d'amour et de talent
projeté avec une telle virtuosité.
Daniel
Lavoie se produisait au Club
Soda ce samedi lors du Festival
Montréal en Lumière et il était
accompagné de merveilleux musiciens, Mario Légaré
à la contrebasse, José Major à la batterie,
Andréanne Alain aux claviers et voix et Marc Vallée
à la guitare et au banjo.
Il commence en nous présentant sa pièce "Jours
de plaine" et dès le début, on tape du pied
avec lui et on apprécie l'aisance d'un artiste complet
virtuose et passionné.
Avec
une mise en scène de Denis Bouchard, Daniel nous offre
les pièces se trouvant sur son 22e album, J'écoute
la radio, produit par Marc Pérusse. Ce sont ses
classiques réécrits avec de nouveaux arrangements
qu'on écoute avec le même bonheur que lorsqu'on
les découvrait. Il explique ce choix en partie par un
désir de revisiter ses chansons, sans les dénaturer,
avec le recul du temps et en partie par besoin également
de
se réapproprier ces enregistrements, dont il avait perdu
les droits dans une mésaventure, il y a quelques années.
Il a 40 ans de carrière et sa voix semble s'être
enrichie telle un bon vin, est toujours aussi puissante pleine
de nuances avec une touche un peu rauque qui la rend séduisante,
envoûtante. Il avoue être un grand timide et dit
en riant qu'il n'aurait pas dû être un chanteur,
ça n'aurait pas dû arriver et pourtant plus d'une
vingtaine d'albums plus tard, il est toujours aussi passionné
et aimé du public.
Il raconte diverses anecdotes comme lorsque Luc Plamondon l'appelle
et lui demande s'il voudrait être un "prêtre."
Il dit - Je savais qu'il était original et j'ai dit oui
à l'aventure "Notre-Dame- de-Paris." Il nous
interprète d'ailleurs "Belle" et "Tu vas
me détruire" tiré e la comédie musicale.
Daniel
a de nouvelles chansons mais n'a pas encore de nouvel album,
veut prendre son temps et Il revient d'une tournée en
Russie et en Europe et est toujours aussi passionné,
énergique, intense et on vibre avec lui.
Le spectacle s'est déroulé sans entractes et lors
du rappel il nous a offert trois pièces dont la dernière
à capella très appropriée pour conclure
cette soirée -- la très belle "Je m'envolerai"
joyeuse et je salue l'adresse de Daniel qui sait nous faire
pleurer mais également nous faire rire et aller dans
la légèreté même si cette pièce
fait référence à la mort.
Dans
le cadre du Festival
Montréal en Lumière, nous avons eu
l'immense plaisir hier soir au Club
Soda de voir et entendre Luc de La Rochellière
et Andréa Lyndsay qui sont ensemble
depuis deux ans et ont eu la bonne idée de se retrouver
à la fois sur le même album et la même scène.
Leur complicité est belle à voir comme ils le sont
eux-mêmes. Cet album de type foIk-pop est un heureux mélange
de guitares acoustiques et de textes à la fois inspirés
et amoureux.
Ils ont mis quelques années avant de faire ce saut et ont
pris le temps de savourer le plaisir d'aimer chanter ensemble
mais c'est le gérant de Luc qui a eu l'idée de les
réunir. On sent qu'ils souhaitent préserver ce bel
équilibre et ils se laissent chacun l'espace nécessaire
pour joindre leurs répertoires solos. .
Ils ont lancé leur premier album "C'est d'l'amour
ou c'est comme" l'automne dernier et nous ont offert l'intégral
en première partie. Comme ils alternaient les chansons
d'amour à la fois heureuses ou pas, ils ont réussi
à éviter le piège du trop romantique, du
rose bonbon et on sentait chacun d'eux dans son style et sa couleur.
Lui à la voix grave, au charme empreint de réserve
et elle légère, romantique, le regard pétillant
et la voix versatile et suave.
Ils ont commencé avec la pièce titre en sifflottant
et ils étaient entourés de musiciens pour le moins
polyvalents (Sylvain Quesnel, Jean-François de Bellefeuille
et Etienne Ratthé) et ce spectacle fut une suite de bons
moments tellement chaque chanson était un bonheur et remplissait
la salle telle une bouffée d'air frais. J'ai découvert
davantage la belle Andréa qui nous a offert son
Gin Bombay et Charleston en première partie.
Après l'entracte, M. de la Rochellière nous a offert
ses grands classiques, "Cash City" présenté
par Andréa et Si fragile, magnifique entre toutes. Ils
ont terminé en nous invitant à sifflotter avec eux
sur la belle chanson titre et quand je réécoute
leur album, je les revois et chante avec eux la joie de vivre,
la joie d'aimer!
Le
Festival Mondial du cirque de demain à Paris se déroule
à la
Tohu à l'occasion du Festival
de Montréal en Lumière. Il regroupe
des acrobates de diverses disciplines et y assister
nous amène tel un voyage improvisé dans un pays
inconnu. Les performeurs sont tous des médaillés
de divers pays et diverses disciplines et on ne sait jamais à
quoi s'attendre ce qui ajoute au plaisir et nous garde curieux
et éveillés jusqu'à la fin.
Le Duo Bert et Fred joue à "Guillaume Tell" avec
un couteau tranchant une pomme sur la tête et le concombre
devant ses attributs masculins était du jamais vu pour
moi . Bien sûr on rit mais on sait qu'il s'agit d'un numéro
demandant une concentration rare ainsi que des trésors
de précision et minutie.
Un autre personnage singulier est le jongleur 'maladroit' qui
fait semblant d'échapper la balle pour mieux la rattrapper.
Sa silhouette longiligne et son sourire ravageur nous retient
du début à la fin et à un moment sa fameuse
balle semble prête à s'envoler pour vivre sa propre
vie tellement il lui en a insufflé sur toutes les parties
de son corps, de la tête aux pieds. Elle tombe, il tombe
avec elle et elle lui revient tel un chien soudé à
son maître.
Dans la deuxième partie, la trapéziste allemande
Lisa Rinne présente un numéro de corde-échelle
et de trapèze et elle est époustoufflante dans ses
pirouettes et plongées dans le vide et heureusement une
corde la retient car le danger est bien réel dans ce numéro.
Elle a la grâce d'une ballerine et la force d'un homme,
et même plusieurs hommes.
J'ai toujours eu un faible pour les autodidactes et ce jeune artiste
chinois, Ba Jianguo, est la preuve que c'est possible d'arriver
à une maîtrise digne des maîtres dans le domaine
de la jonglerie. Il est détenteur d'une Médaille
d'or et il est le premier artiste autodidacte à remporter
une telle distinction.
J'ai également été impressionnée par
la prestation de Nathalie Enterline qui offre un spectacle enlevant
en manipulant le twirling bâton et arrive costumée
comme Charlie Chaplin. Elle a plus de 20 ans de métier
et on la sent si pleine d'énergie qu'on est soudé
à elle du début à la fin de son spectacle.
Mon coup de coeur va vers le duo Chris & Iris dont les silhouettes
si constrastées, elle petite et lui très grand nous
apparaissent quasi irréelles au départ. Ils travaillent
sans musique et nous font bien rire tout en nous épatant.
Se peut-il qu'un homme tienne sur le côté de sa tête
une femme sans autre support que la force des muscles de son cou?
Et pourtant, il y arrive.
Ainsi donc, si vous avez le goût d'une soirée originale,
vous serez comblé par ce spectacle palpitant d'acrobates
prêts à tout pour qu'on s'envole avec eux dans ce
voyage du corps dans tous ses états dans la dimension aérienne.
Vous pourrez les voir à la Tohu du 21 février au
3 mars.
16
FEV. - LE SEUL ET UNIQUE MICHEL BARRETTE
Ce fut un immense
plaisir d'assister au spectacle "Faut que j'te raconte"
de Michel Barrette. Ca se passait à l'Entrepôt du
centre Guy-Descary à Lachine, une salle chaleureuse et
intimiste. En première partie, il nous présentait
son fils Martin Barrette, auteur-compositeur
interprète qui nous a offert deux chansons fort agréables,
"Hexagone amoureux" et "Moitié-Moitié"
et il fait déjà la preuve d'un grand talent et nous
a fait rire en se présentant comme la "partie jeune
du spectacle."
Michel assume joyeusement ses 55 ans et s'est amusé à
faire applaudir les gens qu'il appelait par leur groupe d'âges
et est allé serrer la main du spectateur le plus âgé
de l'auditoire, un monsieur de 84 ans.
Il nous a donné l'occasion de découvrir une des
raisons principales de sa passion pour l'automobile en nous parlant
de son grand-père, un homme qui l'a beaucoup inspiré
et dont il raconte qu'il s'est rendu aux Chutes Niagara la pédale
au plancher pour faire plaisir à sa femme et s'en revenir
presque aussitôt. "Ok, vous les avez vues as'teure,
on s'en rtourne!"
Il nous a aussi parlé d'une légende qu'il avait
fait courir dans sa ville natale, Alma, alors qu'il se baladait
la nuit sur une moto qu'il avait repeinte en noir et qu'il arrivait
à enflammer et à conduire suffisamment vite pour
qu'il devienne celui qu'on appelait le Chevalier Noir. C'est d'ailleurs
lors d'une balade nocturne qu'il a frappé un 'mur' et a
perdu ses dents. Mais comme Michel est un résilient, ce
malheureux accident lui a permis de devenir quelques années
plus tard le personnage qui l'a propulsé dans le monde
de l'humour, le fameux "Hi-Ha Tremblay", qu'il incarnait
avec sa bouche édentée.
Du même souffle, il avoue s'être baladé en
moto pendant 25 ans sans posséder de permis et tout en
étant entouré de policiers. Le chat est sorti du
sac le jour où son fils lui a demandé de l'accompagner
pour prendre un cours et devenir lui-même motocycliste.
Il nous a raconté sa croisière sur le paquebot Disney
qu'il a passé presque enfermé dans sa cabine n'en
pouvant plus de voir Mickey Mouse sous toutes ses formes.
Il a aussi eu un blanc pendant un cours moment et a bien sûr
a retrouvé le fil de son récit avec les applaudissements
encourageants de l'auditoire et ajoute qu'évidemment au
théâtre, le problème est vite résolu
car l'autre te donne la réplique. Tout ça nous permet
d'apprécier d'autant plus son récit qu'on reconnaît
la performance qu'il nous offre pendant près de deux heures.
En se déplaçant d'un bout à l'autre de la
scène, il revendique le soulagement procuré par
un juron devant les frustrations de la vie quotidienne et nous
fait 'jurer' avec lui. Quand tu te fais couper sur l'autoroute,
y'a rien comme un bon "Calice."
Son récit du passage aux douanes américaines est
également trop drôle et il le ponctue d'un "Je
vous le jure," en disant que le douanier lui demande ce qu'il
fait dans la vie et qu'il répond "I am a stand-up
comedian:" "So, you're funny, make me laugh." Heureusement
il a réussi à s'en sortir sans devoir répondre
à la requête.
Il parle de ses enfants et on sent son immense attachement pour
sa famille et il se réfugie dans sa chaise berceuse pour
plusieurs anecdotes qui nous amène encore plus dans la
complicité qu'on ressent déjà.
Il commente même la Commission Charbonneau qui nous fait
réaliser que nos budgets et nos rues sont pleines de trous
et qu'on est gouvernés par des trous-de-cul.
Michel est définitivement un conteur génial et ces
deux heures se passent sans aucune longueur. J'ai découvert
l'homme qui se trouve derrière ces personnages et anecdotes
et je m'en sens plus riche et proche du fait de sa sincérité
et humanité.
Je
partais avec de grandes attentes pour voir le show de Dorothy
Rhau qu'elle nous offrait à
l'Astral
ce weekend et elle les a toutes dépassées. Elle
arrive et nous présente une femme qui finalement n'en est
pas une une -- La . . . le chère Barbarella qui brise la
glace avec un numéro de danse dévastateur.
100% Pure Cacao est tout d'abord un spectacle d'humour dédié
aux femmes et à la clientèle francophone. La mise
en scène était sympathique et chaleureuse avec des
tables qui l'entouraient et des amis qui sirotaient un verre en
découvrant ses personnages hauts en couleurs et invités.
Elle parle allègrement de sexualité et déclenche
l'hilarité générale en racontant l'épilation
de sa 'région intime,' Bo-botte qui ose lui révéler
ses préférences ainsi que le désagrément
de l'incontournable visite au gynécologue dont toute femme
digne de ce nom se passerait bien.
A quelques occasions, elle contacte du regard avec un sourire
envoûtant des spectateurs dans la salle ou des amis venus
l'accompagner sur la scène en disant "On dit
de moi que je suis une chroqueuse d'hommes." Et oui, pourquoi
ne pas redonner aux femmes ce privilège de choisir et de
faire savoir à l'autre qu'il nous tente et qu'on l'a vu
parmi les autres!
Le personnage de grand-mère Radotte armé de sa redoutable
cuillère de bois est à mourir de rire et elle raconte
qu'un coup de bâton ne fait pas de mal et qu'on s'en sert
pour faire debout les arbres, alors pourquoi pas les enfants!
Elle
ajoute que chez eux, quand la mère s'adresse aux enfants
dans sa langue maternelle, tout le monde se jette à terre,
c'est "the real thing" et du même souffle dire
que nous on appelait pas à la DPJ, on avait pas le numéro.
J'ai entendu qu'on critique Haïti pour la mauvaise gestion
de ses finances et dit "Ok, c'est vrai" mais c'est pas
à vous le dire, on va s'en occuper. Et après tout,
c'est pas pire qu'à Montréal, Laval, Mascouche et
cie.
On a eu le bonheur de voir Geneviève Gagnon également
raconter la visite au gynécoloque et ce fantasme où
on aimerait voir arriver un beau grand Noir bien huilé
au lieu du petit médecin chauve qui nous inflige le fameux
grattage du bâton si désagréable "Ok,
c'est assez, on est pas à la cabane à sucre, arrête
de gratter, t'en auras pas plus."
Michel Barrette était dans une forme superbe et raconte
son douloureux passage aux douanes américaines où
on lui demande ce qu'il fait dans la vie -- "I am a stand-up
comedian" -- "Ok, make me laugh," et le pire c'est
que c'est vrai. Et l'infarctus qui l'a amené aux soins
intensifs où une fan de sa région lui a dit. Ah!
M. Barrette vous êtes un VRAI, vous êtes né
à Chicoutimi et vous êtes venu mourir à Chicoutimi.
Egalement, d'autres réputés Haïtiens sont venus
sur la scène, Georges Laraque et Jean Pascal qui ont dansé
avec elles et l'auteur Dany Laferrière qui avait du mal
à s'empêcher de rire et a ajouté une touche
de classe à un spectacle qui en avait déjà
beaucoup.
Dorothy respire la joie de vivre et donne le goût aux femmes
de s'enlever de la pression, de s'accepter telle qu'on est même
si on ne correspond pas aux normes si élevées auxquelles
on est habituées.
Il ne m'est pas arrivé souvent de devenir instantanément
accros d'une humoriste mais j'assume ce coup de foudre et je vous
invite à la découvrir dès qu'elle nous en
donnera l'occasion. Dorothy est une conteuse dans l'âme,
on l'écouterait pendant des heures.
Et où qu'elle soit, Dorothy c'est du 100% Pure Cacao corsé,
goûteux, intense et on en redemande.
Venant
directement d'Afrique du Sud et commandité par le groupe
Spectra, un
groupe de 9 chanteurs-danseurs, Ladysmsith Black Mambazo,nous
offrait ce samedi à l'Astral
une extraordinaire performance de chansons à capella.
Le groupe a été formé il y a 53 ans et ils
ont vécu une percée internationale immédiatement
après leur rencontre avec le chanteur Paul Simon.
Leur musique est joyeuse et inspirante et ils sont des artistes
complets, de véritables percussionnistes de la voix. Gagnant
du prix très convoité le Grammy Award, ils y ont
été nominés 13 fois et ont remporté
ce prix pour l'album Shaka Zulu produit en 1987.
J'ai
découvert un mélange de rythmes et harmonies de
leurs traditions sud-africaines auquel se marie des sons de chants
gospels. Ils sont le groupe le plus populaire de l'Afrique du
sud ayant produit depuis leurs débuts pas moins de 65 albums
et continuent de faire vibrer les spectateurs de toutes cultures,
pays et allégeances.
Leur message en est un de paix, d'amour et ils ont débuté
par une chanson qui célèbre la paix et la bonne
entente entre les peuples. Ils ont également interprété
plusieurs nouveautés qui seront sur leur prochain album.
Dans la deuxième partie, ils ont interprété
la très célèbre "Homeless" ce qui
nous a ravi et comme tous connaissent cette chanson, on les accompagnait
à chanter ces paroles si belles et si profondes. Egalement,
des spectateurs sont allés se joindre à eux sur
la scène pour danser leur danse et réduire la frontière
qui séparait les artistes et leur auditoire.
Et sans vouloir enlever en rien à la pureté de leur
performance, j'aurais aimé qu'il y ait un quelconque accompagnement
musical comme on l'a entendu sur des enregistrements pour ceux
qui ne les ont jamais vus. Sans excès, j'aurais apprécié
car quand on pense à l'Afrique, on entend forcément
des percussions et on les adore.
Le spectacle avait de ce fait un caractère spirituel, presque
contemplatif. Ce qui était particulièrement facinant
était comme ils maîtrisaient la danse en même
temps que les voix étaient parfaitement synchronisées
avec le mouvement. D'ailleurs, une des particularités de
leur art est de garder les chanteurs très unis dans leurs
mouvements et sur le bout des orteils. Leurs sons résultent
de profondes respirations, aspirations, éclatements, jeux
de langues créant un ensemble de sons musicaux, doux et
complexes.
Ladysmith est composé de chanteurs Zulus dont six viennent
de la famille Shabalala. Le chanteur principal Joseph Shabalala
a commencé avec ses frères après avoir grandi
sur une ferme en entendant les chanteurs traditionnels Zulus appelés
"Isicathamiya,"et ça signifie marcher doucement
ou fouler délicatement.
A travers leur longue histoire, ils ont reçu le titre de
trésor national car ils incarnent les authentiques traditions
réprimées de l'Afrique du Sud. Ils ont joué
dans tous les pays du monde, tant pour le pape que pour la reine
d'Angleterre et lors des Olympiques de 1996 et pour le leader
sud-africain Nelson Mandela qu'ils ont salué et honoré
lors de leur prestation.
Leur popularité à l'échelle mondiale particulièrement
grâce à la pièce "Graceland" a permis
d'exprimer la richesse culturelle de ces peuples et a contribué
à redonner aux Noirs ayant vécu l'apartheid la fierté
issue de leur culture.
Il
fallait être arrivé tôt ou avoir réservé
sa table ce soir-là, au Cabaret
Du Mile-End.
J'ai assisté à la plus brillante performance de
flamenco depuis longtemps. La troupe
Soledad
Barrio & Noche Flamenca était composé de deux
guitaristes, Salva de Maria et Eugeno Iglesias, de deux chanteurs,
Emilio Florido et Miguel Rosendo, de trois danseuses dont la danseuse
étoile Soledad Barrio et le danseur Antonio Jiménez.
Le spectacle est intitulé Medianoche car il est inspiré
de tout ce qui se trame une fois la nuit tombée alors que
tous s'apprêtent à s'endormir et c'est la nuit qui
a donné vie au flamenco.
L'ambiance ce soir-là était électrisante
et lorsque les artistes sont arrivés sur scène,
on a été emporté dans une énergie
à la fois profonde et vibrante et on sentait une connection
intime et chaleureuse entre les artistes et public conquis à
l'avance. La perfection, grâce et noblesse de leurs gestes
nous enveloppait de leur passion et j'ai pu découvrir davantage
le mystère et la fougue de cet art qui a tout du sublime
Lorsque le danseur Antonio Jiménez arrive sur scène,
il lève les bras avec les mouvements typiques du flamenco
et on dirait qu'il fend l'air avec son corps. Lorsqu'il mord le
sol de ses pieds tel un coq prenant possession de son territoire,
tous sont suspendus à la force qu'il insuffle à
chaque claquement de talons. Il avance, il recule et l'imprévisibilité
de son art séduit d'autant plus car celui-ci n'ayant pris
aucun cours, il y va avec toute son humanité, son audace
et sa créativité
L'intervalle
entre la musique et le silence est entrecoupé de martellements
puissants et de pauses intenses nous invitant à se laisser
pénétrer par la magie de sa danse. Par les chants,
les guitares, les claquements de mains, on a le sentiment d'une
véritable conversation entre eux et le public silencieux,
uni dans un respect que la noblesse de leur art oblige. Ils incarnent
les 3 éléments le chant, la guitare et la danse
créant ainsi l'authentique esprit de communion au coeur
du flamenco.
Cette troupe existe depuis 1993, ils parcourent le monde et Soledad
Barrio danseuse étoile récipiendaire de nombreux
prix nous fait découvrir que le flamenco est l'art des
courbes. Ses mains et ses bras sculptent dans l'air des arcs et
cercles autour d'elle. Lorsqu'elle arrive sur scène, ses
gestes sont ceux d'une grande artiste sans prétension.
Elle martelle le sol puissamment et c'est comme si elle nous offrait
son âme, puissante, dépouillée et vraie.
La façon dont elle se livre a quelque chose de cathartique
et si la solitude et la perte furent à l'origine de la
création de cet art andalou il y a 250 ans, ces artistes
arrivent à l'exprimer avec tant d'intensité que
la prestation découche sur une joie teintée de noblesse
et de mystère.
J'en profite pour vous inviter à aller voir le calendrier
du Cabaret du Mile End ainsi que celui du Festival des Nuits
d’Afrique qui sont remplis de spectacles palpitants
d'artistes connus et d'autres à découvrir.
Par
une soirée de tempête, j'ai assisté à
un spectacle offert par une jeune chanteuse fort prometteuse dont
le nom d'artiste est Petite-perle A. Celle-ci était accompagnée
d'un
excellent guitariste, Jean-Yves Rodrigue et le tout avait lieu
dans un café près de chez moi, le Café Bedondaine
au 4234, rue Sainte-Catherine Est, près de Pie 1X.
Etant donné la température, plusieurs personnes
se sont désistées mais par bonheur, la réduction
de l'assistance n'a fait fléchir en rien le feu qui l'animait
ce soir-là. J'en profite pour préciser qu'en plus
de chanter, avec un nom de pierre aussi joli, elle fabrique de
merveilleux bijoux tout aussi originaux que sa voix.
J'ai été agréablement surprise par sa voix
puissante et chaude et par la couleur personnelle avec laquelle
elle interprétait de grands classiques de Brel (Quand on
n'a que l'amour) et Aznavour (La Bohème) ainsi que certaines
de ses compositions.
Comme nous étions moins nombreux, la soirée a pris
l'allure d'un événement entre amis et elle a été
fort généreuse en nous offrant plusieurs chansons
avec pour chacune la même présence et le même
enthousiasme.
Petite-perle A. nous a emporté dans sa belle énergie
joyeuse et vibrante et tel que je le prévoyais je n'ai
pas vu le temps passer et me suis félicité de ne
pas avoir manqué ce rendez-vous.
Si vous voyez annoncé un de ses spectacles, je vous encourage
à aller la voir avec vos amis, vous serez heureux de la
découvrir et qu'elle fasse partie de votre vie culturelle.
14
JAN. - 1000 MOTS D'AMOUR
Ce
lundi le 14 janvier, j'ai assisté au lancement du 9ieme
coffret "1000 Mots d'Amour," un recueil savoureux de
lettres d'amour que je viens de découvrir mais qui est
publié pour la 9e année. Leur lecture vous offrira
l'occasion d'élargir la vision de ce qu'on a coutume d'associer
à l'amour à l'approche de la St-Valentin.
L'initiateur
de ce projet est M.
Alain Labonté, un spécialiste du
monde des communications dont la mere souffre de problèmes
de santé mentale depuis 30 ans. Les fonds recueillis par
la vente de ce coffret serviront à couvrir les frais d'ateliers
d'art-thérapie pour les membres du groupe Les Impatients,
personnes souffrant de problèmes reliés à
la maladie mentale.
Pour l'occasion, nous avons pu entendre le récit des lettres
écrites par différents auteurs tant au niveau des
membres des Impatients que d'artistes et personnalités
publiques. Cette année, lors du lancement on a pu entendre
la chanteuse et humoriste Clémence Desrochers qui a interprété
sa très jolie chanson "Cet été, je ferai
un jardin" accompagné d'un choeur composé de
quelques membres Les Impatients.
A la lecture de quelques-unes d'entre elles, j'ai pu découvrir
que chacune des lettres porte un message unique, touchant et reflétant
l'amour chacune à sa façon. On y lit des coups de
foudre, déclaration d'une fille à sa mère
pour l'aider à s'abandonner à ce corps qui n'en
peut plus de lutter contre la maladie.
D'autres
sont écrites par des enfants à leur animal favori,
des parents à leur enfant handicapé. Elles sont
si magnifiques que dès que j'y plonge je ne peux plus m'arrêter.
Elles agissent sur moi comme un baume sur le coeur et s'il vous
semble manquer d'amour dans votre vie, leur lecture vous convaincra
du contraire, vous ouvrira à des espaces inexplorés.
Par la lecture de ces témoignages authentiques d'amour,
j'ai le sentiment d'avoir trouvé une source rafraîchissante
et il n'y a que l'amour véritable communiqué par
ces mots si vrais qui sait nous rejoindre.
Je
vous encourage donc à vous le procurer que ce soit pour
vous-mêmes ou pour des amis et êtres chers. Il est
en vente dans les libraires à travers le Québec,
notamment le réseau Renaud-Bray au coût de $39.95
ou en format numérique pour $24.95.
29
DEC. - CHER JOURNAL
Samedi
soir dernier, alors que Montréal était enseveli
sous des tonnes de neige je me suis rendue à l'Astral
pour assister à une première pour moi, un spectacle
intitulé "Cher Journal."
Il s'agissait pour plusieurs jeunes femmes de la jeune vingtaine,
à la fois comédiennes et mannequins de lire des
extraits de leur journal intime alors qu'elles étaient
adolescentes
ou pré-adolescentes. Le présentateur
Didier Morisonneau nous les présentait
en parlant de la grande soirée célébrant
l'humiliation publique qui allait provoquer des rires incontrôlables.
Donc, le concept était inspiré de la soirée
précédente ("Bio-Dégradable, Les écrits
restent") cette fois encore, les protagonistes se présentaient
sur scène avec leurs cahiers à la main, bien décidées
à partager avec nous les passages intimes de ce qu'elles
confiaient à leur ami le plus silencieux et respectueux
de tous, leur journal intime.
Je me permets de dire que je trouve que l'idée de présenter
le tout en prometttant de nous faire rire jusqu'à 'l'orgasme'
était pour le moins un but très élevé
et difficile à atteindre. Nous étions un faible
auditoire et j'avoue ne pas avoir trouvé désopilant
le fait que tour à tour elles partagent des réflexions
tout ce qu'il y avait de plus 'normal' pour de jeunes adolescentes.
La première a brisé la glace en parlant des artistes
qui étaient ses favoris dans le temps en 1999, dont Roch
Voisine et Marc-André Coallier et d'autres dont, vous me
pardonnerez, j'ai oublié les noms. Encore une fois, le
rire anticipé provenait du fait que ceux-ci sont considérés
maintenant comme 'des vieux' donc quétaines et si j'osais,
je dirais que ces récits avaient davantage de quoi faire
sourire, ce qui fut fait, et pourquoi pas car je sentais ces gens
derrière et autour de moi plutôt bon public.
Alors qu'elles se présentaient tour à tour, il y
avait en arrière plan un écran géant où
on pouvait voir des photos d'elles durant leur jeunesse ou spectacles
d'écolières. Encore là, je ne vois pas ce
qu'il y avait de tordant dans ces photos d'enfants que je trouvais
pour la plupart plutôt charmantes et innocentes.
Malgré leur bonne volonté et la mienne, j'ai, encore
une fois, je le dis davantage souri que souri à la lecture
de ces partages trop jeunes pour avoir quoi que ce soit d'humiliant
ou coquin. Et je ne peux m'empêcher d'avoir éprouvé
pour ces jeunes femmes un brin de sympathie car leurs lectures
étaient souvent interrompues de rires nerveux où
je ne pouvais m'empêcher de sentir qu'on me suppliait de
rire avec elles afin de leur épargner le ridicule d'être
sur scène sans entendre le support tant souhaité
des rires francs de l'auditoire.
Toutefois, j'ai aimé l'intention qui était derrière
ce spectacle et je crois qu'il serait intéressant si on
l'offrait à des jeunes dans des milieux scolaires et cela
leur donnerait la chance de se revoir dans ce temps de leur prime
jeunesse et qui sait rire d'eux-mêmes par personnes interposées.
Cela dit je sais qu'une partie des profits sera offert à
l'organisme Tel-Jeunes et servira également à planter
des arbres et ainsi redonner à la terre sa fierté
car après tout, nos forêts fournissent la matière
première nécessaire à ces écrits.
2012
28
DEC. -- BIO-DÉGRADABLE
Vendredi
soir j'assistais (l'Astral)
à une première pour moi, le spectacle "Bio-Dégradable,
Les écrits restent" avec un groupe
composé à la fois d'humoristes dont Bruno
Landry et Sylvain Larocque, Pierre-Luc Brillant et plusieurs autres
comédiens, narrateurs dont le talent était indéniable.
Le producteur et idéateur de ce spectacle est Didier
Morisonneauet s'est inspiré
de nos amis américains plus précisément,
Eugène Pack, un producteur américain qui a débuté
à New York ce concept de spectacle à but humoristique.
Pour enlever tous les doutes quant à la véracité
du contenu des dites biographies, chacun se présentait
sur scène avec le livre à la main. Bien évidemment,
comme le contenu était lu textuellement, le défi
de le rendre comique était, à mon avis, plus difficile
à relever.
Egalement, les extraits de dites biographies provenaient d'artistes
qui pour certains comme Danièle Ouimet et Maurice MadDog
Vachon sont considérés d'ores et déjà
comme des ‘has been’ du show business. Ce titre peu
enviable ne leur permet pas de bénéficier d'une
popularité qui les aurait mis à l'abri du ridicule
qui en résulte.
Evidemment, pour déclencher le maximum de rires de l'auditoire,
les quelques lignes et pages ont été soigneusement
choisies et lues totalement hors contexte ce qui les rend encore
plus cinglants. On a lu des extraits de la biographie de Mario
Pelchat, "Crois en ta destinée" et Jacques Boulanger
dénommé "Bou-Bou" durant les années
où il était considéré comme un animateur
vedette au Québec, ainsi que Marie-Chantal Toupin avec
un long passage portant sur le brocoli et le lavement d'Andrée
Boucher qui a mal tourné.
Alors, oui, bien sûr j'ai ri et dépendant du degré
de sympathie que vous ressentez envers nos ex-vedettes, vous rirez
également et une chose certaine, si vous préparez
une biographie vous y penserez à deux fois avant d'ouvrir
vos trippes sur le papier et de vous livrer corps et âme.
Heureusement, les auteurs sont congruents avec l'idée que
ces textes constituent un gaspillage de papier et redonnent une
partie des fonds afin de planter des arbres ce qui peut nous permettre
de leur pardonner le sans-gêne dont ils font preuve envers
nos artistes québécois.
DEC.
-- 40 ANS DE RICHARD SÉGUIN
Le
20 novembre dernier (Spectra)
avait lieu au Club Soda la célébration des 40 ans de vie artistique
de Richard
Séguin. La salle était pleine à craquer de ses
fans inconditionnels qui l'ont suivi tout au long de sa prestigieuse
carrière.
Le
présentateur était Gilles Valiquette, auteur, compositeur et interprète
qu'on n'avait pas vu depuis longtemps. En quelques secondes, sont
apparus sur la scène plusieurs artistes venus lui rendre hommage,
dont le groupe Karkwas, Yan Perreault, Vincent Vallières qui lui
ont démontré leur amitié, reconnaissance et qui ont fait de cette
soirée une grande fête pour Richard Séguin et nous tous finalement.
Ce
dernier était visiblement ému et en montant sur la scène a clamé
d'une voix forte et assurée "JE SUIS HEUREUX." Durant la soirée,
il a déambulé dans la salle saluant les gens ça
et là.
Il
a interprété quelques chansons se trouvant sur son coffret - l'Anthologie
intitulé "Ma
demeure," comprenant trois disques compilant près
d'une soixantaine de pièces, un DVD du concert donné
aux FrancoFolies de Montréal cet été ainsi
qu'un livret de plus de 50 pages.
Je
l'ai écouté et c'est un pur bonheur de retrouver réunies ses meilleures
chansons certaines que je n'avais jamais entendues qu'il a interprétées
avec Marie-Claire, sa soeur jumelle. On en apprend beaucoup sur
son parcours, les rencontres qui ont éclairé sa recherche qui
comportait à la fois des hauts et des bas et il dit que dans ce
métier, tu peux te retrouver un jour à faire du pouce et le lendemain,
on vient te chercher en limousine.
Il
parle de sa rencontre avec Serge Fiori et de leur association
qui fut courte mais signifiante car ils ont fait un album "Deux
cents nuits à l'heure" qui deviendra un album phare
dans la discographie québécoise mais n'ont pas été
plus loin pour autant dans leur association.
Ce
coffret est aussi intéressant à lire qu'à
écouter et il nous partage tout les combats qu'il a dû
livrer afin de devenir celui dont on aime tant la musique que
le personnage. Un passage qui m'a beaucoup touché est lorsqu'il
parle de l'album "Double vie,' particulièrement des
hommes dans sa vie, son père, ses oncles, cousins qui étaient
des hommes de silence. Il dit que la plus grande difficulté
n'est pas la pauvreté comme telle mais ce qu'elle engendre,
comment elle te façonne . La pauvreté te dit souvent
des choses comme tais-toi, t'as pas de place, t'as pas d'affaire
à faire ça, essaie pas d'aller plus loin, reste
où tu es, pourquoi t'aurais la parole?
En s'adressant à son père, il lui dit "Le seul
héritage que tu m'as donné c'est ce cri que tu n'as
jamais exprimé." C'est une colère que je n'avais
jamais osé exprimer parce que j'en avais peur et que je
l'avais associé à de l'agressivité. Cette
colère qu'il a su canaliser lui a permis de créer
l'Album "Double vie" qui fut un grand succès
et lui ont valu lors du Gala de l'ADISQ édition 1986 les
Félix Auteur-compositeur et Album rock de l'année.
Les injustices, le pays, l'amour, la paix sont autant de thématiques
qui l'interpellent. Richard Séguin est un homme qui porte
ses rêves dans la poitrine. C'est un homme authentiquement
engagé, il participe à de nombreux concerts bénéfices
pour les causes qui lui tiennent à coeur, une implication
qu'il n'a jamais cessé jusqu'à ce jour.
Je recommande donc d'offrir ce coffret en cadeau car pour ceux
qui le connaissent déjà et même pour ceux
qui le connaissent moins, je suis convaincue que vous en apprendrez
davantage sur lui, des éléments qui nous le rendent
encore plus admirable et attachant.
29
NOV. -- PROF LAUZON: HUMOUR PÉDAGOGIQUE
Le
professeur universitaire, titulaire de la titulaire du Laboratoire
d'études socio-économiques de l'UQAM, nous présentait
jeudi soir dernier le 29 novembre son spectacle au Cabaret
Du Mile-End.
La
mise en scène était composé d'un projecteur
avec écran géant et il a débuté en
se présentant comme socialiste et demandait aux détracteurs
de bien vouloir laisser leurs armes à l'entrée.
Il dit -- pour certains, c'est l'alcool, d'autres les femmes,
moi . . ."c'est les acétates."
Durant les deux heures suivantes, il allait projeter des coupures
de journaux les plus vieilles datant de 1995 à nos jours.
Une suggestion pour le moins farfelue viendrait de Bernard Landry
et consisterait à taxer les gens bénéficiaires
de l'aide sociale. Evidemment la taxe ne sera pas élevée
mais on va se reprendre sur le fait qu'ils sont nombreux.
Il mentionne que la rencontre avec Michel Chartrand a été
une étape majeure et très transformatrice dans sa
vie. Il a écorché au passage le PQ et le PLQ ainsi
que la CAQ, ce qui confirme son statut de socialiste et ferme
partisan de la gauche.
A l'instar de plusieurs artistes, il se dit affecté par
la déforestration et a déclenché plusieurs
fois l'hilarité générale en faisant allusion
à certaines nouvelles aux allures surréalistes dont
celle où, dit-il Domtar veut créer une forêt
au centre-ville. Comme les gens des régions n'auront plus
"de bois," on peut s'assurer qu'ils viendront visiter
ce qui restera des forêts.
En parlant des pays où la peine de mort est encore en vigueur,
il disait -- "C'est vraiment la démocratie quand tu
peux choisir comment tu vas mourir."
C'est certainement le spectacle d'humour au caractère le
plus pédagogique auquel j'ai assisté et à
plusieurs reprises il nous invitait à revenir assister
à ses prochains cours et conférences.
Le Prof Lauzon arrive à nous faire rire de l'absurdité
qu'on lit régulièrement tous en gardant réveillés
ceux qui le veulent bien. Je crois que cette façon de "déformer"
légèrement certaines nouvelles permet d'en réduire
l'amertume et de préserver notre droit à l'information
pour le meilleur et pour le pire.
17
NOV. -- ALPHA YAYA DIALLO & LE WEST AFRICAN SUMMIT
Un
des meilleurs concerts des Nuits d'Afrique avait lieu samedi soir
au Cabaret Du Mile-End. J'ai nommé Alpha YaYa Dialo, originaire
de la Guinée. Il était accompagné de Naby
Camara au balafon ainsi que des danseuses N’nato et Mariama
Camara qui ont œuvré au sein des plus grands ballets
d’Afrique.
Ils étaient dix sur scène. On en avait plein la
vue et plein les oreilles. On dit d'Alpha Ya Ya Dialo qu'il est
un chirurgien de la guitare. Il joue de plusieurs instruments
en plus d'être un excellent chanteur. Il fut nominé
et triple récipiendaire du prix JUNO (équivalent
canadien des Grammy Awards). Son dernier album Immé
est sorti en 2010.
La dextérité de Diallo tant à la guitare
acoustique qu'électrique ainsi que la fluidité de
ses lignes mélodiques et l'énergie très puissante
qu'il transmet le place en tête des musiciens africains.
Il a un talent unique comme multi-instrumentiste et écrit
ses propres compositions. Il chante d'une voix puissante, souple
et merveilleusement modulée.
Il
réussit à unifier le traditionnel et le contemporain
et on ressent à travers la richesse de sa musique l'héritage
de ses années d'enfance. Alpha YaYa Dialo est un des musiciens
les plus riches et inspirés de tout le circuit de la musique
du Monde.
Il
aborde dans ses chansons des thèmes universels, l'amour,
la vie sociale, la politique, l'immigration, les changements climatiques.
Et
comme une image vaut mille mots, notre photographe Chantal Lévêsque
assistait au spectacle et a pris ces fabuleuses photos que vous
saurez apprécier.
Je
profite de l'occasion pour vous inviter à assister au prochain
spectacle des Nuits
d’Afrique qui aura lieu les 16 et 17
janvier 2012 -- la troupe de flamenco Soledad Barrio et Noche
Flamenca.
Samedi
soir j'ai assisté à Séquence 8 (à
la Tohu), le spectacle du groupe Les 7 doigts de la main.
Je ne les connaissais pas mais maintenant je suis une fan inconditionnelle.
En entrant, on découvre une mise en scène épurée,
et la présentation de Collin Davis qui joue le rôle
de maître de cérémonie vétu comme un
hôte d'émission de télé de fin de soirée.
Il portait un veston usé ainsi qu'une cravate et en un
instant s'est transfigué en maître des anneaux. Il
nous a divertit tout au long du spectacle et se promenait d'un
rôle à l'autre avec une surprenante agilité.
Ce spectacle
compte parmi les plus mémorables que j'ai vus depuis des
années. Les 7 doigts de la main réunissent la danse
de groupe jointe à l'acrobatie aérienne. Il se dégageait
du spectacle un climat de tendresse, intimité et une humanité
qui nous rendait complice de leurs prouesses. Le tout était
ficelé avec une bonne dose d'humour.
Il m'est difficile de choisir ce que j'ai le plus aimé
dans ce spectacle tellement ils ont tous atteint une grande maîtrise
de leur discipline. Eric Bates pourrait être consacré
le roi de la jonglerie des boîtes de cigares. J'ai été
impressionnée par l'homme volant (Devin Henderson) qui
a plongé au milieu des cerceaux et c'était un plaisir
de les voir tour à tour escalader la perche chinoise.
Egalement quand l'un d'eux glisse rapidement le long du pôle
la tête en bas et s'arrête à deux pouces de
sol, j'avoue que j'ai manqué un battement.
Les performeurs utilisent le cirque comme une métaphore
pour exprimer ce qui constitue la toile de fond de la vie humaine.
Ce qui renforce l'émerveillement est que Séquence
8 place des performances exceptionnelles dans un
contexte simple et dépouillé. Le message exprimé
par ce spectacle est de contempler le rôle de "l'autre"
et comment on se définit au travers et contre l'autre.
L'interaction, réaction et transformation qui en résultent
sont une ode à la vie, à l'audace et aux découvertes
inhérentes à ces sauts dans le vide de soi vers
l'autre.
Le spectacle était bien au-delà de mes attentes
et il confirme que le cirque peut être considéré
à juste titre comme une véritable forme d'art!
03
NOV. -- MICHEL RIVARD
Il
y avait de la magie dans l'air lors du dernier spectacle de Michel
Rivard à l'Astral.
Il éprouvait visiblement un grand plaisir d'effectuer un
retour sur scène tel qu'annoncé depuis un moment
déjà.
En
première partie, il nous a livré de nouvelles chansons
que nous retrouverons sur son prochain CD, ainsi que certaines
écrites pour d'autres artistes, Maxime Landry et Eric Lapointe.
C'est toujours un tel conteur et il précède plusieurs
pièces d'une histoire, une anecdote, une blague bien placée.
Il
sait toucher les cœurs, émouvoir, éblouir le
public. Il était entouré de son Flybin Band composé
de Rick Hayworth à la guitare, Mario Lagacé à
la basse et Sylvain Clavette à la batterie. Il est aussi
accompagné de deux choristes aux voix magnifiques, Lana
Carbonneau et Stéphane Boulay.
Il
sait créer une ambiance intime et chaleureuse, gagner la
complicité du public et nous a agréablement surpris
avec de nouvelles chansons qu'on a déjà envie de
réentendre dont “Ma sœur la lune.”
Comme
il est le dernier artiste à avoir performé au Spectrum
en 2007 avant que celui-ci ne soit démoli, il nous a permis
de participer à un rituel où il ‘libérait
l'âme’ du Spectrum emprisonné dans un bocal
de verre.
C'est lors de cette soirée qu'on a enfermé les odeurs,
les applaudissements et les cris de la foule. Michel Rivard souhaite
ainsi passer le flambeau à l'Astral. Il y avait des lumières
de chaque côté de la scène afin d'ajouter
de la nostalgie à ce rituel et nous a demandé un
moment de silence qui fut accordé par un public déjà
conquis.
Michel
Rivard a fait un survol de ses 40 ans de carrière et a
gardé les ‘antiquités’ et la ‘préhistoire’
pour la deuxième partie de ce spectacle impeccable en tous
points. Il a interprété deux pièces de son
opéra folk Les filles de Caleb et Arlette Cousture
était présente dans la salle pour entendre les pièces
"Elle a dit nous deux” et “Ma belle brume.”
La
soirée s'est terminé sur celles qu'il qualifiait
faisant partie de la préhistoire “La complainte du
phoque en Alaska” et “Je voudrais voir la mer”
et c'est avec joie et une émotion palpable que le public
a chanté avec lui pour clôturer cette soirée
parfaite.
27
D'OCT.
Ce samedi,
je suis au allée au Cabaret
Du Mile-End pour voir et entendre trois surdouées
qui ont fait partie de la serie Acoustic
Africa. J'ai nommé Dobet Gnahoré,
Manou Gallo et Kareyce Fotso, venant de la Côté d'Ivoire
et du Cameroun.
Ces trois femmes sont pour le moins des artistes d'une richesse
exceptionnelle. Elles nous transmettent leur force et leur amour
à travers leurs chants, danses et maîtrise de divers
intruments dont la guitare, la basse ainsi que les percussions.
Dobet Gnahoré nous en a fait voir de toutes les couleurs
quand elle a dansé, elle dégage une grande énergie,
électrisante et inépuisable. Elles nous ont offert
plusieurs chansons qu'elles ont retravaillées. Ce concert
était riche en couleurs et très original. Leur enthousiasme
et dynamisme est contagieux et pour un moment, je me suis crue
en été, les spectateurs se levant et dansant avec
elles.
Elles étaient accompagnées de deux formidables musiciens
qui contribuent à eux tous à créer un environnement
rythmique et mélodique de haut niveau : Aly Keita, balafoniste
malien aux collaborations multiples et Boris Tchango, batteur
togolais déjà remarqué auprès de Dobet
Gnahoré ou au sein de Foofango.
Dans leurs chansons, elles dénoncent les mariages forcés
des petites filles qui doivent abandonner l'école et renoncer
à leurs rêves et à leur liberté. Elles
dénoncent aussi le chômage, la pauvreté et
l'augmentation du coût de la vie. Elles parlent aussi de
préserver l'environnement, des changements climatiques
dûs à la déforestration.
Dûs
à la globalisation, les distinctions entre la musique africaine
et européenne sont moins évidentes et elles trouvent
à s'enrichir de leurs influences mutuelles.
Ce
spectacle mieux que bon, des Nuits d'Afrique nous offre des concerts
hors du commun et anime, pour notre plus grand bonheur, la ville
de Montréal tout au long de l'année.
YOUR COMMENTS
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COMMENTAIRE
medina.t@videotron.ca
Ainsi par tes mots on apprend à mieux les connaitres.
Merci à toi .
bobyjo@vidéotron.ca
Comme à l'habitude Lynda, tes commentaires sont empreints
d'énormément de ressentis et d'émotions,c'est
tout comme si nous y étions nous-même. Pour te
connaître un peu, je sais pertinemment que tu n'écrirais
pas le contraire de ta pensée. Tu es trop vraie pour
taire
la vérité.
yvesb007@hotmail.com
Tu me donne vraiment le goût d acheter le coffret de Richard
Séguin. Tes commentaires même succincts sont fort
complets et surtout inspirants.
colette.gladu@gmail.com
C'est fort bien écrit et relaté. On sent le plaisir
que vous avez ressenti, Lynda, à assister à ces
spectacles. Vous nous donnez le goût d'en connaître
davantage.
nadmibizerte@gmail.com
Bravo Lynda tres bien dit je voudrais tellement savoir plus
du ces spectacles.
yvesb007@hotmail.com
Ton blog vaut la peine d être suivi afin d être
au courant des activité culturelles de qualité.